La bonne gouvernance choisie comme cheval de bataille pour arriver au développement économique du Burundi; les institutions doivent à tout prix s’y aligner. Gare à toute personne qui s’y opposera. Le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire et celle du ministère de la justice ont donné des instructions aux gouverneurs des provinces, commissaires régionaux et provinciaux, procureurs, Officiers de Police Judiciaire, représentants des parquets, Office Burundais des Recettes, etc. de s’activer pour éradiquer la fraude au Burundi. C’était dans une réunion animée conjointement ce lundi 25 septembre
Le ministre Martin Niteretse ayant le développement communautaire dans ses attributions ordonne une synergie pour combattre la fraude qu’il qualifie de frein du développement du pays. « C’est le combat qui est lancé, tout le monde doit jouer son rôle . Et sur le front, c’est l’unanimité qui doit nous caractériser. On doit se compléter sinon, l’on ne peut pas arriver nulle part en travaillant en solo. Nous devons avoir une même compréhension du danger de la fraude, des malversations économiques et des détournements. Nulle n’ignore que la fraude est un frein du développement, c’est pour cela que nous vous avons invité pour qu’après cette réunion vous ayez une même compréhension et surtout la recommandation de travailler en synergie solide« , a-t-il indiqué Martin Niteretse.
Selon ce ministre en charge du développement communautaire, le respect de la chose publique doit être la vertu de tout un chacun. Il trouve que l’OBR ne peut seule s’en charger sans l’appui des autres institutions. Niteretse demande de dresser une liste des tous les fraudeurs dès la colline et les suivre de près dans leurs activités quotidiennes. Pour lui, avec la persistance des cas de fraude, atteindre les visions que le pays s’est donné restera utopique. Le ministre est confiant qu’avec la rigueur qui va caractériser cette campagne, les fraudeurs ne pourront pas tenir. S’inspirant de l’ancien président tanzanien, Dr Joseph Pombe Magufuli(paix à son âme) qui , par sa rigueur , a pu collecter 4fois le budget du pays en six mois, Martin Niteretse tente de convaincre les participants que ce combat peut amener au paradis terrestre le pays. »Ce combat est noble, on doit s’en approprier« , lui emboîte le pas Domine Banyankimbona, ministre de la justice. Elle fait savoir que la lutte contre la fraude ne peut en aucun cas enregistrer de succès si les tribunaux et parquet et autres structures judiciaires ne s’y investissent. Elle demande aux participants surtout du corps de justice de porter le message chacun à ses subalternes. « Le code pénal est clair, appliquez-le », leur a-t-elle dit .
Gare aux complices….
« Nous avons déjà déclaré que frauder c’est franchir la ligne rouge. Des sanctions sévères sont à la porte, même à ceux qui seront coupable de la complicité. Être complice signifiera s’aligner au côté de l’ennemi, ceux qui déstabilisent l’économie nationale, et on mesurera alors la force« , déclare Martin Niteretse. Et de poursuivre, étant sur le champ de bataille, le pire ennemi est celui qui se cache dans votre camp. Ce ministre ne mâche pas les mots, « nous devons nous débarrasser de toute personne qui ne comprend pas cette lutte. Au sein de cette synergie, identifiez ceux qui ne sont pas avec nous pour les mettre hors du circuit de la gestion de la chose publique ». Selon lui, tout fraudeur attrapé doit être jugé en procès de flagrance avec saisie des biens en question ainsi que l’outil utilisé pour le transport. L’emprisonnement du fraudeur a été aussi souligné. Cela dans la fraîcheur des faits pour éviter les lobbyings possibles. Niteretse ne veut pas entendre des condamnations à minima les fraudeurs, ni de redressement.
Photo de Albert Hatungimana, gouverneur de Kirundo
Albert Hatungimana, gouverneur de Kirundo trouve contradictoire prôner le désengorgement des milieux incarcéraux en même temps l’emprisonnement. Quant à la patronne du tribunal de grande instance de Bujumbura (rural) , la bataille exige d’équipements suffisants pour assurer la permanence de la justice. Elle souligne entre autres le problème de déplacement et de l’ingérence des institutions.
« L’affaire des désengorgements ne concerne pas les fraudeurs ou autre infraction relative à la mauvaise gestion de la chose publique. Même si les fraudeurs appréhendés arriveront à 10 mille, l’on n’amènera des concertinas pour les emprisonner dans un terrain« , répond fermement le ministre Martin Niteretse.
En ce qui est des équipements, le ministre indique tout véhicule de l’État (du gouverneur ou toute autre autorité dans la province) est à la disposition de toute personne qui veut se dépêcher pour la noble cause. Et de mettre en garde toute autorité qui en refusera. L’ingérence cache un message selon le ministre en charge du développement communautaire. « Si vous vous accusez d’ingérence au sein de votre groupe de lutte, sachez qu’un de vous est saboteur. Cherchez tout de suite à le savoir pour le dénoncer et le mettre hors du camp« , insiste-t-il.
L’évaluation de cette campagne est prévue avant la fin de l’année.
Gérard Haburanimana