Burundi/Agaseke FM : Six mois au service de la communauté de l’Est, quel impact ?

Jour par jour, la radio communautaire Agaseke FM était à six mois d’existence ce 25 septembre 2023. Son inauguration par le chef de l’État burundais, avait eu lieu à cette date au mois de Mars, quartier Gasanda au chef-lieu de la province Ruyigi. La population des provinces de l’Est s’en réjouissent et disent avoir eu un lieu d’expression, une source des connaissances et d’informations propre à elle.

La région de l’Est du pays était presque oubliée. Nulle n’ignore que la radio reste un outil incontournable pour garantir le doit à l’information. Pourtant, ce doit semblait être réservé aux habitants d’autres régions. L’implantation de la radio Agaseke FM , radio communautaire est venue comme une réponse de cette région orientale du Burundi.

Géneviève Ntahumvukiye connue dans le quartier de Gasanda sous le surnom de Maman Thierry , fait savoir que Agaseke FM a impacté positivement la vie sociale des femmes auditrices. « Personnellement, à travers ses émissions, j’ai appris à une bonne gestion du timing. Aussi la radio m’a fait découvrir que les femmes sont capables surtout dans les activités génératrices de revenus« , nous a-t-elle raconté.

Même son de cloche pour Euphrem Aboubacar Ndayishimiye, un jeune de la localité qui considère la radio Agaseke FM comme seconde école. Il indique que chaque information ne le laisse pas blanc. « J’apprends de toute information qui y passe. J’aime des témoignages d’autres jeunes à travers les émissions, ils m’inspirent », affirme Aboubacar. Ce trentenaire demande d’introduire d’autres langues comme le swahili et l’anglais pour bien intégrer cette population dans l’EAC . Les commerçants jugent sans égal l’apport de la radio. La plus écoutée, Agaseke FM est un moyen rapide et sûr d’échanges d’informations. « Les commerçants sommes dans la joie, faire de la publicité est maintenant facile« , s’est-il confié à rédaction Rwasha, un commerçant.

L’administration n’a jusqu’ici aucune dent contre Agaseke FM

Ces six mois d’émission ont été marqués par une parfaite collaboration en tout respect d’indépendance. « Rien à reprocher à la radio , plutôt nous sommes reconnaissants de son impact particulièrement dans la promotion du développement communautaire« , dixit Tabu Emmerencienne , gouverneur de Ruyigi.

Simuzeye Rénovat , directeur du bureau provincial de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement a trouvé intéressant le menu de la radio. Il indique que les émissions répondent aux goûts de la population. Les journalistes n’ont aucun problème au terrain, il n’est pas verrouillé. L’administration ou toute autre autorité répondent toujours présentes lors que les journalistes leur ont besoin pour équilibrer les informations.

Malgré les défis, les gestionnaires de la radio s’en félicitent

Photo de Gervais NTIRAMPEBA

« La satisfaction de la population fait notre fierté. Notre vision est de voir toute la communauté de l’Est du pays jouir pleinement le droit à l’information. J’avais marre de voir cette population consommer les informations des médias tanzaniens sans être au courant de l’actualité autour d’eux ou de leur pays« , s’en réjoui Gervais Ntirampera dans l’émission Batege Abiri https://youtu.be/3O5O2BPpiHA?si=fgKkhQywo9l8VXbD. Avec ligne éditoriale « développement communautaire”, il explique que le but est relayer des informations visant à changer la mentalité des auditeurs. Un accent particulier est mis dans les émissions portant sur l’inclusion financière, la protection de l’environnement, l’entrepreneuriat des jeunes et femmes.

Néanmoins, tout n’est pas de la rose. Ntirampeba trouve lourdes les charges qu’exige une radio. Il sollicite un soutien pour continuer à répondre aux objectifs.

Selon Philomène Ndagijimana , directrice de la radio, les défis auxquels les journalistes font face sont entre autres ceux liés à l’accès de l’information faute de moyens. Elle explique qu’ils sont contraints de tendre le micro à la population la plus proche.

Appuyer financièrement la radio Agaseke FM , c’est donner la chance à toute communauté de l’Est du pays d’accéder aux informations leur utiles dans leur vie socio-économique.

Gérard Haburanimana