L’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA), en collaboration avec l’Association des Assureurs du Burundi (ASSUR), a organisé la Semaine dédiée à l’assurance au Burundi, édition 2024. Cette manifestation a permis de sensibiliser les pouvoirs publics et les assurés sur le rôle des assurances dans le développement économique. La semaine dédiée à l’assurance s’est déroulée en mairie de Bujumbura du 25 au 27 juillet 2024, sur le thème : « Innovation, au service du développement du secteur des assurances ». Les activités de cette semaine ont été rehaussées par la présence du Premier Ministre du Gouvernement du Burundi, Gervais Ndirakobuca.
L’évolution du secteur de l’assurance
Selon Audace Niyonzima, le ministre ayant les finances dans ses attributions, on compte aujourd’hui 22 sociétés d’assurances dont 12 sociétés d’assurance non-vie et 10 sociétés d’assurance-vie, alors qu’en 2015, il y avait 16 sociétés d’assurances qui pratiquaient à la fois les activités des assurances vie et non-vie.
Le chiffre d’affaires du secteur des assurances a connu une bonne progression. Il a enregistré une croissance continue, passant de 54,4 milliards BIF en 2019 à environ 90 milliards BIF en 2023. Le taux de pénétration du secteur est passé de 0,87 % en 2019 à 1 % en 2023. La densité de l’assurance, c’est-à-dire les dépenses annuelles moyennes par habitant en produits d’assurance, est passée de 4 511 BIF en 2019 à 7 000 BIF en 2023. A-t-il signalé ?
Les placements réalisés par les assureurs sont également en pleine croissance. L’actif du secteur de l’assurance valait 299 milliards BIF à la fin de l’exercice de 2022 contre 199 milliards BIF en 2018, soit un accroissement de plus de 100 milliards BIF en cinq ans.
La majorité des sociétés d’assurances règlent les sinistres rapidement ou dans les délais requis, à l’exception de quelques-unes qui ont des problèmes de liquidités. « Le rythme de paiement des sinistres est maintenant satisfaisant, car l’ARCA s’est attelée depuis l’année 2022 à payer les sinistres dans les délais légaux par les entreprises d’assurance, en exécution des recommandations du Conseil des ministres de 2021 de s’impliquer davantage pour que les dossiers des sinistres soient traités rapidement et de façon juste », a ajouté le ministre des Finances.
Contraintes rencontrées dans le secteur
Selon Rénovat Gahungu, président de l’ASSUR, certaines dispositions du code des assurances sont difficilement applicables ou ne sont pas conformes aux normes et standards internationaux. Certaines décisions et mesures non concertées deviennent inapplicables. En outre, il faut signaler la question de la gestion des fonds de pension, celle de la formation des acteurs du marché, le manque d’éducation de la population à l’assurance ainsi que les jugements mal rendus dans les cours et tribunaux, dont les condamnations judiciaires dépassent les limites de l’acceptable. Les conséquences de tout cela sont le faible taux de pénétration de l’assurance au Burundi et la faible part de celle-ci dans le produit intérieur brut (PIB).
Quant au Premier ministre Gervais Ndirakobuca, il faut améliorer l’éducation assurancielle de la population. Il est nécessaire de proposer des produits de micro-assurance accessibles aux populations à faibles revenus et qui tiennent compte de leurs besoins afin d’accroître leur résilience et d’éviter qu’ils ne tombent dans un cycle de pauvreté en cas de catastrophes ou d’événements incertains.
Ndirakobuca a interpellé les assureurs afin qu’ils initient des actions d’intérêt public dans l’optique de contribuer à la réduction des accidents de la route. Il a également encouragé les sociétés d’assurance à honorer leurs engagements envers les assurés et les bénéficiaires des contrats d’assurance conformément aux dispositions du code des assurances, car, dit-il, cela aura sans doute une influence positive sur l’image du secteur.
Le Premier ministre a fait savoir qu’il n’a aucun doute que les assureurs vont utiliser les TIC pour améliorer l’accès de la population aux services d’assurance en développant des plateformes électroniques de souscription et de règlement des sinistres. Il a aussi rappelé que la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, est inscrite dans le document de politique nationale, qui est une feuille de route pour le développement économique et social du Burundi. Elle servira aux générations actuelles et futures. Le succès de sa mise en œuvre requiert son appropriation par tous, afin de renforcer la participation et l’engagement de tous les citoyens, de la société civile, du secteur privé, des organisations non gouvernementales, de la communauté internationale et des partenaires au développement.
« Nous saluons le travail en synergie de l’ARCA et des acteurs du secteur pour que le secteur des assurances contribue de façon significative au développement économique du pays. Cette synergie permettra de relever un grand nombre de défis et de contraintes auxquels le secteur est confronté. » A apprécié Niyonzima.
Notons que les activités de cette semaine dédiée à l’assurance ont été marquées par l’ouverture solennelle de la Radio Voix de l’assurance au Burundi, émettant sur 92.6 MHz depuis la ville de Bujumbura.
Anne Bella IRAKOZE
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Une bonne Occasion