Le changement social et comportemental est un facteur incontournable pour que le Burundi soit un pays émergent et développé. Ce facteur doit s’impliquer aux normes sociales, à l’égalité de genre, à l’éducation, à la gouvernance et à l’accès aux ressources favorisent une croissance économique rapide jusqu’au développement.
« Pour atteindre le Burundi émergent et développé, il y a des nouveaux comportements à adopter, constate Professeur Adolphe SURURU, Enseignant à l’Université du Burundi, entre autre déraciner l’esprit du gaspillage et d’imitation qui pousse les gens à participer dans les fêtes et des luxes inutiles, des proverbes dépassés, par contre, la sensibilisation aux gens de manière à être créatifs, faire des recherches pour apporter des innovations, s’habituer à travailler en coopératives, respecter les biens publics, les lois et les autorités qui donnent des orientations pour ne citer que celles-là.»
SURURU salue les initiatives déjà mises en place par le gouvernement entre autres le PAEEJ, l’ANACOOP, BIJE, BIDF sans négliger les forums des jeunes et séances de moralisations organisées par le chef d’Etat.
Selon Monsieur Jean Marie Vianney Ndoricimpa un cadre au Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes, PAEEJ en sigle affirme aussi que le changement social et comportemental constitue une condition sine qua non pour prétendre l’émergence et le développement, explique-t- il, grâce aux œuvres de PAEEJ, les jeunes deviennent plus en plus conscients que l’Agriculture et l’élevage constituent la base du développement de l’entrepreneuriat. Auparavant on disait que l’intellectuel n’enterre pas les jambes. Les jeunes ont déjà compris que l’individualisme ne fait pas avancer. . Ils se mettent ensemble pour s’auto-créer des emplois sans compter sur ce que l’Etat peut leur donner, a-t-il ajouté.
Dans la même optique, certaines femmes ont déjà compris que le changement social et comportemental est levier d’émergence et du développement. Derrière la balance pleine de viande, Eliane MVUYEKURE découpe encore des morceaux de viande avec un couteau et les distribue à son client quand nous le croisons dans sa boucherie à Nyakabiga en commune Mukaza de la Mairie de Bujumbura ce 10 Mars 2024. « Depuis que j’exerce le métier de bouchère en 2021, ma famille est stable financièrement. Aujourd’hui, je viens en aide mon mari à subvenir aux besoins familiaux » a témoigné Mvuyekure.
Eliane Mvuyekure remercie le gouvernement qui ne cesse d’encourager la population et la femme en particulier à s’atteler aux activités de développement sans négliger le travail. Ces conseils les poussent à exercer son métier si fier, a-t-elle indiqué.
Eliane n’est pas la seule dans le combat de ce changement. Après avoir terminé ses études, Ahmed Mwajuma a fait des recherches sur les tomates mûres. Ce qui l’a motivée à créer une société unipersonnelle dénommée « DELICOUS TOMATO » à GAHAHE qui transforme des tomates en poudre pour la conservation durable. Ce projet innovant l’a permise à accéder au financement du PAEEJ.
« Après avoir créé ma société considérée comme projet innovant, le PAEEJ m’a accordée un financement qui m’a facilitée à relancer ma société. Aujourd’hui je n’ai pas peur de la vie, car je produis plus de 250 paquets par jour que je vends à 3000 fbu chacun » a-t-elle fait remarquer.
Ahmed MWAJUMA appelle les jeunes en général et les filles en particulier à s’atteler aux activités qui génèrent des revenus au lieu de penser à des téléphones qui coutent cher, des maquillages de chaque jour ou des luxes qui ne valent rien plutôt utiliser cet argent pour investir. Et elle leur demande à ne pas sous-estimer le travail car dit-elle, la beauté du travail, c’est l’argent.
Ezechiel NIBARUTA