L ‘ ITRAPACK est une usine de fabrication des emballages qui vient de souffler sa première bougie. Elle est implantée au quartier 9 de la zone Ngagara, Avenue SODECO. Cette usine de taille est en pleine progression mais le manque de devises pour importer les matières premières et les coupures répétitives d’électricité handicapent les activités, voire causer des pertes. Ces grands défis ont été soulevés au ministre du commerce, de transport, de l’industrie et du tourisme lors de sa visite du 03/2/2023, au siège de l’usine
L’entreprise a connu une croissance spectaculaire. Au début, on fabriquait par jour entre 25.000 et 30.000 sacs et autres petits emballages, mais aujourd’hui, la production a augmenté. Elle est de 71.000 sacs . « Malgré cette progression significative, permettez-moi, excellence la ministre, de vous présenter les grands défis auxquels nous faisons face. Il s’agit entre autres le manque de devises et les coupures répétitives d’électricité, vraiment ça nous fait mal et freinent les activités de l’usine”, a fait savoir Sophonie Ngendakuriyo, le directeur général de l’ ITRAPACK. Ce directeur général explique que les dollars/devises dont l’entreprise a besoin pour importer les matières premières ne sont pas disponibles, cause de la faible production : impossible de satisfaire même le marché local alors qu’on comptait exporter pour essayer de rapatrier ces billets verts.
Pour Sophonie Ngendakuriyo, l’usine a besoin de 500.000 dollars américains pour les fils, les pièces de rechange et autres. Mais la banque centrale les gère en gouttes d’eau. Et cela, poursuit-il, limite la production. « Le marché est vierge. La vision, en premier lieu , était de satisfaire le marché local et puis produire pour l’exportation en vue de tenter d’apporter la solution de devises . Pourquoi pas implanter l’usine dans d’autres pays ? », a-t-il indiqué Sophonie Ngendakuriyo.
L’électricité, un autre défi de taille que la direction générale de l’ ITRAPACK a raconté au ministre ayant l’industrie et le commerce dans ses attributions, Marie Chantal Nijimbere . Selon le directeur général, la coupure peut durer six heures(6h) ou le recevoir en jeux de lumière. « Imaginez une telle usine sans courant électrique pendant 6h , une perte énorme », déplore-t-il . Et d’expliquer, le dérangement de l’électricité avec les machines entrain de tourner, ce passage du courant électrique au groupe électrogène n’aboutit qu’aux déchets. Le malheur ne vient jamais seul. Vous savez l’affaire du carburant en ces jours, on n’a pas besoin d’en expliquer beaucoup. Pourtant, l’implantation de grandes industries dans un pays est une des solutions au chômage, une bombe à retardement. « A seulement une année, l’ ITRAPACK compte 743 employés. Parmi eux, 457 sont des hommes (62%) et 286 femmes, soit 38% « , a révélé Sophonie Ngendakuriyo.
Selon lui , une fois les devises pour achat du matériel disponible, on espère une production de 200.000 sacs par jour. Nous nous conformons à la loi , ajoute-t-il, aucune dette à l’ OBR jusqu’à maintenant.
Les défis ne sont pas nouveaux, le ministère était déjà au courant
Les contraintes sont de commun. Au gouvernement, c’est une grande préoccupation. « Nous sommes au courant de ces défis. Ces problèmes sont partagés par d’autres industriels. C’est vrai le manque de devises est une évidence mais le gouvernement est à l’œuvre pour trouver une solution durable », a réagi Marie Chantal Nijimbere . La ministre explique que la banque centrale entrain de mener des réformes pour tenter de régler le problème qui prévaut dans le monde des billets verts. Mais, insiste-t-elle, les demandeurs des devises doivent aussi couper court aux tricheries constatées. « Que toute personne qui demande de devises à la BRB reste sur les objectifs avancés , pas aller faire autres« , souligne -t-elle.
Elle affirme que tant que les importations sont encore supérieures aux exportations, toutes les réponses seront superficielles .
Au problème du courant, Chantal Nijimbere tranquillise que le gouvernement a fait de ce secteur une priorité. Elle l’explique par montrer des barrages hydroélectriques en cours de construction. En attendant que ces barrages fournissent du courant, la ministre demande à l’ ITRAPACK de patienter et faire recours à d’autres arrangements , le groupe électrogène par exemple.
« Nous saluons la façon dont l’usine est organisée. L’impact de l’ ITRAPACK dans le développement du pays est incontournable. Et d’ailleurs une usine n’est pas seulement du propriétaire mais un intérêt du pays. Vous donnez des impôts, vous nous aidez à lutter contre le chômage avec des emplois qui obéissent les lois,etc . Et c’est une fierté pour le pays. Vos problèmes sont les nôtres, nous sommes derrière vous. Le ministère ne ménagera aucun effort pour soutenir vos activités, la preuve en qu’une loi a été mise en place. Ce que je vous demanderais est de continuer à vous conformer à la réglementation« , a apprécié la ministre. L’on vous rappelle que ITRAPACK est l’une de grandes entreprises de l’ ITRACOM appartenant à l’entrepreneur Adrien Ntigacika connu sous le sobriquet de ZIRANOTSE.
Gérard Haburanimana