Les organisations syndicales des travailleurs COSYBU et CSB ont dénoncé ce mercredi 8 Février 2023 lors de la conférence de presse, les lacunes identifiées dans les déclarations du Premier Ministre du gouvernement du Burundi ordonnant la suspension immédiate des retenues à la source des cotisations syndicales des travailleurs considérées comme un vol perpétré fait par les syndicats à l’endroit des travailleurs et facilité par le gouvernement.
Les deux Syndicats s’insurgent en faux contre cette mesure qui selon eux vise à empêcher définitivement l’organisation et le fonctionnement des syndicats au Burundi en transgressant la législation nationale du travail et les conventions internationales de l’Organisation Internationale du Travail, OIT en sigle, qu’a ratifiées le Burundi, notamment la convention numéro 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective et la convention numéro 144 sur les consultations tripartites relatives Aux normes Internationales du travail. Dans, Célestin NSAVYIMANA et Gilbert NYAWAKIRA, présidents des deux Syndicats démontrent la transparence qui est dans la rétention des cotisations syndicales des travailleurs à la source.
« Pour qu’une cotisation d’un travailleur membre d’un syndicat soit retenue à la source, l’adhérant doit compléter une fiche d’engagement individuel qui a été élaborée par le gouvernement via le ministère de tutelle, de commun accord avec les syndicats. Cette fiche est signée par l’adhérant à une organisation syndicale pour manifester sa volonté et sa liberté à adhérer dans une organisation de son propre choix ainsi que le montant qu’il cotise mensuellement. » Affirment-ils dans leur déclaration
Selon cette déclaration les personnes qui ne travaillent plus dans le secteur public ou ayant le statut de retraité ne doivent pas être considérées comme représentants des travailleurs ou des employeurs. Or, expliquent- le président de COSIBU, les organisations des travailleurs et d’employeurs ont le droit d’élaborer leur statut et règlements administratifs, d’élire librement leurs représentants, d’organiser leur gestion et leur activité, et de formuler leur programme ainsi les autorités publiques doivent-elles s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à entraver l’exercice légal.
Concernant la méfiance du Premier Ministre Gervais Ndirakobuca contre les représentants des syndicats, les présidents de deux syndicats considèrent que ce sont, « des manœuvres du gouvernement du Burundi », lit-t-on dans cette déclaration, d’échapper aux doléances des travailleurs régulièrement soulevés par leurs syndicats.
Ils demandent au gouvernement de suspendre cette mesure et recourir au dialogue social pour régler toutes les incompréhensions observées entre le Premier Ministre et les organisations syndicales des travailleurs du Burundi.
Ces responsables des syndicats COSYBU et CSB affirment qu’il se remarque des retraits de l’argent aux salaires de certains travailleurs alors qu’ils n’ont pas signé la fiche d’engagement mais ils expliquent que les représentants des syndicats ont sollicité le ministère ayant le travail dans ses attributions pour la gestion commune de cette problématique mais il n’y a jamais eu de feedback.
Ezéchiel NIBARUTA