Les employés de l’État attendent impatiemment la mise en œuvre de la politique salariale toujours aux lèvres des dignitaires et aux oreilles des employés de l’État . Les discours d’espoir, décourageant aussi des ministres concernés . La FNASEEB (Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de l’Enseignement et de l’Education du Burundi) considère ces discours comme moyen de distraire les bénéficiaires afin de ralentir la mise en application. C’était dans un point de presse, lors du lancement officiel de ladite fédération , ce jeudi du 1er septembre 2022
Lors de la présentation des réalisations du ministère des finances de l’année budgétaire 2021-2022 , le ministre Domitien Ndihokubwayo a indiqué que le manque des experts pour le calcul des salaires retarde le processus de la mise en application d’une ordonnance conjointe (signée par le ministre de fonction publique et celui des finances) clarifiant l’opération, un document qui a donné plus d’espoirs aux employés de l’État de voir un changement sur leurs comptes dès le mois d’août, mais sans effet.
« Le calcul des salaires n’est pas un exercice facile . Nous n’avons pas au Burundi des experts compétents pour calculer les salaires afin de mettre en application l’ordonnance , nous devons les importer de l’étranger . Nous devrons mettre en place une commission . C’est vrai l’ordonnance sera mise en application mais pas maintenant , il y a d’abord à faire », affirme Domitien Ndihokubwayo.
Pour la FNASEEB, au niveau des syndicats l’interlocuteur au niveau du gouvernement pour les organisations syndicales, c’est le ministre ayant la fonction publique et le travail dans ses attributions.
« Lui , il a promis aux organisations de travail à travers le président de la COSYBU(Confédération des Syndicats du Burundi) que la situation de déblocage des avancements administratifs , sera mis en œuvre très tôt après l’adoption du statut général des fonctionnaires. Les travailleurs attendent impatiemment la suite » , rappelle Authentique Nishimwe, le vice président de la FNASEEB.
Une autre personnalité, poursuit-il, c’est le vice-président de la République, il n ‘y a pas un mois . Il a tranquillisé que les choses avancent normalement et que les travailleurs fonctionnaires reçoivent bientôt leurs salaires corrigés qui tiennent en compte les derniers développements de la politique salariale. Et je pense que hiérarchiquement que le vice-président est supérieur au ministère des finances. Pourquoi ces propos qui affirment la lenteur et l’incompétence à ce niveau , alors que d’autres promettent une mise en application rapide ?
Les discours inquiètent la FNASEEB,…
« Le gouvernement est unique. Les membres du gouvernement devraient se compléter, en principe. Mais quand ils diffusent des messages contradictoires , c’est inquiétant, voire incompréhensible » , ne comprend pas Antoine Manuma, président de la FNASEEB. Ce syndicaliste trouve que les propos du ministre des finances qui semblent contredire d’autres hauts cadres sur la politique salariale, c’est une manœuvre dilatoire , une distraction.
La logique en soit est appréciée positivement par la FNASEEB
La fédération rappelle que la mise en œuvre de la politique salariale a été débutée en 2016 par le processus d’ajustement salarial bénéficié au départ par les enseignants mais étendu aux autres fonctionnaires de l’Etat à faible revenu. Le processus d’ajustement salarial a contraint les travailleurs surtout du secteur paraétatique à perdre certains droits acquis comme les primes , indemnités et les annales . En même temps, qu’ils soient du public ou parapublic , tous les travailleurs ont vu leurs carrières bloquées jusqu’à nos jours.
Le président de la FNASEEB demande la mise en œuvre des ordonnances signées sur l’ajustement salarial et le déblocage des carrières.
Il propose un cadre tripartite inclusif de suivi de la mise en œuvre de cette politique. Selon lui , la trilogie aura affaire à suivre et évaluer le processus et dialoguer s’il y a l’une ou l’autre insuffisance pour un redressement.
Gérard HABURANIMANA