La pandémie du Covid-19, communément appelé Coronavirus, est apparue au Burundi comme dans les autres pays avec de multiples conséquences qui ont chambardé tous les domaines du pays, notamment le domaine socioéconomique où la culture Burundaise a été frappée de plein fouet et l’économie Burundaise est allée en decrescendo.
Cette pandémie de la Covid-19, apparue pour la première fois à Wuhan en Chine au mois de décembre 2019, a paralysé l’esprit social jusqu’à ce que même les amis intimes ne puissent pas s’embrasser ou se saluer par la main sans porter des masques pour empêcher qu’ils se contaminent ou propagent cette maladie hautement contagieuse. En se basant sur les mesures barrières mises en place par le gouvernement du Burundi à travers les Responsables du Ministère ayant en charge la santé, certaines personnes trouvaient que cette pandémie est venue pour diminuer les relations fraternelles et l’hospitalité de la population Burundaise.
« A l’arrivée du coronavirus, mon fils était à l’université du Burundi à Bujumbura. Chaque fois qu’il venait à la maison, il ne me donnait même pas la main malgré la nostalgie et ne pouvait pas s’approcher de moi, de peur que nous puissions nous contaminer. Je ne trouvais pas cela normal et me fâchais immédiatement. Lui m’expliquait qu’il se conformait aux mesures barrières contre le coronavirus mises en place par les responsables de la santé, entre autres la différenciation sociale. Mon Fils m’a acheté des masques pour que les voisins ne puissent pas me contaminer même si ça me gênait de me couvrir la bouche et le nez. » Explique Francine NGENDABANYIKWA, une vieille dame de la commune Gihanga en Province de Bubanza.
A l’arrivée de cette pandémie, au revoir à nos habitudes….
Au moment où la pandémie de la Covid-19 se propageait à grande vitesse en 2020, certaines fêtes habituellement organisées dans les familles ont été supprimées, certains parents sont allant jusqu’à ne plus laisser leurs enfants aller passer des vacances en famille ou aller saluer les grands parents à l’intérieur du pays.
« Quand la Covid-19 faisait rage, j’ai arrêté toute participation à des fêtes. Comme réponse à une invitation, je donnais les frais de contribution via lumicash mais je ne pouvais pas y aller car j’estimais que je risquais d’être contaminé par le coronavirus « , indique Pascal NDIHOKUBWAYO de Nyakabiga en Mairie de Bujumbura.
Venant BACAMURWANKO, de la commune MUSIGATI en Province Bubanza, affirme que d’habitude pendant les vacances ses petits-enfants viennent lui rendre visite mais que pendant la période de la Covid-19, ils ne venaient pas car son fils refusait de leur donner la permission.
« L’impact social de la Covid-19 m’a touché énormément car mes petits-enfants ne venaient pas me rendre visite durant les vacances à cause du coronavirus. Quand ils avaient besoin de nous saluer ils passaient par le téléphone de mon voisin. «
Toujours dans le domaine social, certains chrétiens de l’Eglise Catholique disent que la Covid-19 a causé la suspension de certains rites catholiques, surtout le rite de salutations pendant la messe.
« Avant que le coronavirus arrive au Burundi, il y a une partie de la messe que le Prêtre disait :Donnons-Nous la paix »et nous faisions des salutations de paix en nous donnant la main. Mais à cause de la Covid-19, ce rite a été supprimé alors que c’est un rite indispensable pour les chrétiens car il affermissait les relations entre les fidèles, déliait ceux sous l’emprise de la haine et de la mésentente et éveillait l’esprit de se repentir. » Annonce Zabulon NTIDENDEREZA, choriste de la paroisse Saint Jean Baptiste de Gihosha-Bujumbura.
Et en pleine crise sanitaire, le ralentissement de l’économie Burundaise…
Depuis le jour de l’apparition de la pandémie du coronavirus, l’économie du monde, y compris le Burundi, a commencé à chuter car les voyages, le tourisme, le commerce interne et externe ont diminué, d’autres activités ont été arrêtés. Certaines personnes ont perdu leur travail tandis que d’autres ont abandonné les projets qu’elles s’apprêtaient à réaliser.
« En 2019, j’avais un projet d’implantation d’une Radio-télévision dans ma province natale de Ruyigi, mais avec l’arrivée de la pandémie de la Covid-19, mon Bailleur Français a succombé à cette pandémie. D’où la suspension de mon projet. « Indique Gervais NTIRAMPEBA, le Représentant Légal de l’association Alliance For a Better Génération Burundi, ABG Burundi en sigle.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, certains en ont profité…
Comme dit le dicton Kirundi : « Uwuvunitse aca yiga gucumbagira. »Pour dire qu’il faut s’adapter à toutes les situations. Certains Burundais notamment les Tailleurs ont trouvé du travail de coudre des masques pendant que les autres en sont devenus vendeurs.
Avec l’obligation de porter un masque dans les places publiques notamment au marché, à l’école voire dans le transport en commun, les plus zélés ont trouvé un nouveau travail.
« Avant la Pandémie de la Covid-19, j’exerçais le petit commerce transfrontalier à Gatumba. J’achetais de 5 à 6 grosses pattes de manioc communément appelées « UBUROBE » à Gitaza, en province de Rumonge, et je les vendais en République Démocratique du Congo. Mais après la fermeture de la frontière, je me suis retrouvé au chômage. C’est quand la faim a commencé à frapper au ventre que j’ai jugé bon de me lancer dans la vente des masques pour lesquels il avait des clients qui voulaient se protéger contre le coronavirus. » Témoigne le vendeur de masques au marché dit Cotebu, en Mairie de Bujumbura.
Signalons que le premier test positif au coronavirus est apparu au Burundi en Avril 2020 selon les informations données par les responsables de la santé au Burundi.
Ezéchiel NIBARUTA