Quel rapport y’a-t-il entre la naissance et la mort? On peut s’interroger effectivement. Mais, à première vue, il n’y a que cette joie et cette galère comme certains le diront. A un détail près, tu entendras la plupart dire que c’est la vie.
La vie est belle, bien qu’elle soit souvent dure. Il est à la portée de tout un chacun de tout commencer, de tout aboutir. Mine de rien, il faut accomplir quelque chose d’extraordinaire au moment où l’âge, loin d’être une consécration, semble devenir un handicap.
Ici, c’est Félicien MINANI NSENGIYUMVA connu sous le sobriquet de Maréchal Fémi de J’Abat qui nous entraîne sur les pas de cinquante vies exceptionnelles. Chacune d’entre-elles apporte le témoignage éclatant et une preuve irréfragable que l’existence est un trésor dont chacun aurait tort de se priver.
Sa vie, tout à la fois une meilleure chanson de fierté à l’âge mature et un cri strident de joie (impundu y’urweze) au milieu d’une société frappée d’âgisme, est un aperçu d’un parcours incertain toutefois plein de surprises hors-normes.
C’est une invitation à la redécouverte de 50 portraits de ce burundais qui a su sortir de la boîte noire jusqu’à aller au-delà des préjugés que l’âge ne signifie rien. Pour lui, les quatre saisons de la vie : l’enfance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse sont bonnes à prendre et à exploiter pleinement et sans relâche.
Alors qui est Maréchal Fémi de J’Abat, ce miroir d’une vie jalonnée de péripéties qui l’ont transformé en une personne téméraire et surtout touche à tout?
Ses origines et sa famille
De son vrai nom Félicien MINANI NSENGIYUMVA, Maréchal Fémi de J’Abat est né au Burundi le 18 septembre 1970 à la colline Gasenyi (Ku Kariyeri) de la commune Isare en province Bujumbura (souvent appelé rural). C’était juste à après plus de 8 ans dès la proclamation de l’indépendance du Burundi.
Il est fils de Jean BAMVUNUMUTIMA, du clan “Abahanza” qui fut Vice-président et Co-fondateur de l’Association des Tradi-Praticiens du Burundi (l’ATRAPRABU) et d’Elizabeth BIRIKO, du clan “Abavumu”, qui était cultivatrice.
Maréchal Fémi de J’Abat est le huitième enfant dans une fratrie de beaucoup d’enfants dont il n’est pas à mesure de dénombrer. Bref, il a grandi dans un environnement difficile.
Comme il le confie, ses parents se séparent quand il n’a que 4 ans. Puisque le système juridique du Burundi d’antan tendait à favoriser souvent les hommes, il grandit chez son père. Ce dernier épousera d’autres femmes.
Auprès de ses autres génitrices, Maréchal Fémi de J’Abat mena une vie d’orphelin de mère alors que sa mère était encore vivante. Cette vie pleine de difficultés empreindra dans son cœur des traces indélébiles qui l’aideront à se frayer le chemin dans un combat acharné pour son avenir meilleur jusqu’à l’affermir.
Fémi a été réfugié au Rwanda en 1993 puis en République Démocratique du Congo depuis 1995. En 2006, il s’est marié à Orène NIYITANGA à Lusaka en Zambie. Depuis 2004, il s’est réfugié en Norvège où il vit avec toute sa famille restreinte. Il est père de 5 enfants dont deux filles qui sont Divine NDIHOKUBWAYO MUGISHA et Glodie Prefina KWIZERA ainsi que trois garçons : Håkon Power NISHIMWE, Øystein Puissant INTERITEKA et Joy Stoltenberg NYENICUBAHIRO, le benjamin
Sa vie scolaire
Maréchal Fémi de J’Abat a fait ses études primaires respectivement à l’Ecole Primaire de Rubirizi, Ecole Primaire de Gishingano, Ecole Primaire CCF Kamenge et à Ecole Primaire de Kigobe.
Selon lui, le système éducatif d’autrefois était injuste. Cela lui a poussé à fréquenter différents établissements quand il était à l’école primaire tout comme à l’école secondaire. Il a étudié au Lycée du Saint Esprit de Kamenge pour 2 jours avant de s’enrôler au Lycée de Ngagara (ancienne Ecole Normale d’Etat, ENE, de Bujumbura) où il a fait le cycle inférieur de l’école secondaire.
Continuant ses études dans des conditions parfois rudes, il n’a pas jeté l’éponge. Pour le cycle supérieur, il fait ses études d’arrache-pied. En 1991, il a été orienté à l’Ecole des Travaux Publics de Gitega dans la Section de Géomètre Topographe. Il n’y a étudié qu’une année. Puis il est allé étudier au Lycée du Centre Culturel Islamique de Bujumbura pour une seule année. Par après, il est allé étudier à l’Ecole Technique d’Agriculture (ETA) de Gihanga. Suite à l’assassinat du Président Melchior NDADAYE, il s’est réfugié à Cangugu puis à Kigali au Rwanda.
Pour ses études supérieures, il étudie à l’Académie de musique et de la Communication des Studios Sango Malamu de Kinshasa. Après avoir suivi une formation de préparation au mariage à la Paroisse Protestante de l’Université de Kinshasa (PPUKIN), il s’est ensuite spécialisé en la matière à l’Institut Supérieur de Théologie Pastorale de Kinshasa (ISTP) SENEVE. Plus tard, il étudiera une année en production musicale et technique de sobs à Bakketun FolkeHøyskole à Verdal en Norvège.
Maréchal Fémi de J’Abat est mystérieux parmi les mystérieux. Il fait partie de ces légendes vivantes qui, même lorsqu’elles ne le souhaitent pas, défraient la chronique.
Fémi de J’Abat est l’un des monuments de la musique burundaise. Il a côtoyé certaines des vedettes de la musique burundaise des années 1990. Cette opportunité lui permettra d’être formé par Africa Nova, l’icône de la musique burundaise d’autrefois. Auprès de lui, il a acquis une expérience sans précédent. Il assure qu’il se rencontrait avec le grand artiste Canjo Hamisi dans des concerts ou des compétitions.
L’actuel grand artiste burundais Jean Pierre NIMBONA alias Kidum Kibido était souvent à la batterie quand Fémi minaudait le public par ses mélodies. Ses chansons « Ikibi ni akanwa (Ntanumwe atavurwa n’iyiri munda iravurwa) », « Nkunda chérie », « Reviens mon amour », … et surtout « Kuba kw’isi ni ukwitonda », sont de grands titres de son premier album enregistré au Studio Mbaza System d’Africa Nova sis à Bwiza. Il était accompagné par des grands et célèbres musiciens burundais et rwandais de jadis notamment Africa Nova au piano, Sadi à la guitare basse et Abeli Ufitamahoro à la guitare solo. Cela lui accordera une place de choix dans la cour des grands.
La genèse de son pseudonyme
Félicien MINANI NSENGIYUMVA raconte que son pseudonyme « Maréchal Fémi de J’Abat » a une histoire. « Maréchal » est un titre honorifique qui lui a été attribué par son compère CPG Alain Guillaume BUNYONI qui est actuellement premier Ministre du Burundi. Ce nom faisait donc suite à son combat pacifique mené à travers ses chansons patriotiques afin de retrouver et sauvegarder la paix.
Quant à « Fémi de J’Abat », « Fémi » est le diminutif de « Félicien Minani ». « De J’Abat » vient de la combinaison de la préposition de (avec comme sens d’appartenance » et du diminutif « J’Abat » des noms de son cher papa Jean BAMVUNUMUTIMA.
Ses débuts dans la musique
En dépit de pas mal déboires qui ont rendu sa vie très pénible, tout jeune et frêle, Fémi se passionne pour la chanson d’ores et déjà. D’abord au sein de l’église protestante de son cité puis ailleurs dès qu’il a décidé de prendre le feutre pour écrire ses petits morceaux en rapport avec le gospel.
Il se remémore : « Dans toutes les malheurs de mon enfance se cachait mon bonheur d’aujourd’hui. La fontaine de cette satisfaction dérive de ma foi en Dieu. Je me rappelle que depuis mon jeune âge je fréquentais l’école de dimanche (Sunday School ) de mon église locale : Eglise Méthodiste Libre».
Jeune adulé aux prestations live, Fémi était un talent qui forçait l’admiration du public à travers ses morceaux bien scandés, les mots de ses textes et ses rythmes très croustillants. C’est dans cette même optique qu’il a remporté de nombreux prix lors des concours nationaux organisés par le Ministère de Développement Rural, Ministère de la Culture et autres Organisations Non Gouvernementales dans les années 1990.
Son évolution
Autant que les années passaient, sa passion pour la musique se réveillait progressivement. En 1991, étant encore élève à l’Ecole des Travaux Publics de Gitega (ETP), il se fait un nom en exploitant ses talents en écrivant des chansons.
Tant que la mine de chanteur était enfouie en lui, il s’expose au grand public et commence à jouer avec les mots dans l’art d’invention des idées en acte. Ainsi, il compose sa toute première chanson: « Kuba kw’isi ni ukwitonda ». Cette chanson le rend très populaire jusqu’aujourd’hui où le grand public s’émerveille de ses mots et de sa mélodie de douceur pleine de conseils très utiles dans la vie.
Clairvoyant, visionnaire et courageux, Fémi De J’Abat fonde FEMI MUSICA. C’était un trio composé de lui et de ses deux confrères du lycée: Pacifique et Jacques. Au cours de cette même année, il compose l’Hymne de l’ETP Gitega.
Son objectif principal était de rendre vivante mais aussi mettre au goût du jour la musique burundaise. Sa musique donne un reflet d’une vie florissante non seulement via les messages de cupidon, de l’espoir et des rêves, mais aussi et surtout la vision d’un monde bonifié.
En 2000, après une dizaine d’années de carrière et ses études musicales à l’Académie de Musique et de Communication des Studios Sango Malamu à Kinshasa, il crée sa propre école musicale appelée « Centre de Formation Musicale Fémidejabat » à Kinshasa. Il était à la fois Directeur et enseignant au sein de ce centre. Il y dispensait les cours de Théorie musicale, Technologie musicale et Studios et d’Informatique musicale en audionumérique. Ce centre disposant d’une bibliothèque musicale bien équipée et beaucoup visitée.
En 2018, Fémi de J’Abat a remporté le prix de la meilleure chanson patriotique. Un jury de professionnels a sacré première sa chanson ” BURUNDI BWACU GAHUGU KEZA ” pour la meilleure composition de la chanson de la Diaspora burundaise. Il avait présenté cette chanson dans le concours des artistes burundais vivant au Burundi et à l’étranger. Ce concours était organisé par la diaspora burundaise. Comme trophée, deux certificats, un pour sa participation à ce concours musical et l’autre de mérite, lui ont été donnés avec une somme d’un million francs burundais (1.000.000 FBu à New Agena Hôtel par le 1er Vice-Président de la République du Burundi S.E Gaston SINDIMWO avec le Président de la Diaspora burundaise M. Japhet Legentil NDAYISHIMIYE via ses représentants à savoir Mme Solange MURERWA et M. Isaac BAKANIBONA.
Fémi comblé de talents incontournables rayonne par l’autorité de son esprit et de son égo. Chanteur qui se démarque même au-delà des frontières, artiste au timbre vocal doré par excellence, à sa manière, il a su séduire humblement le cœur d’un public de tous les âges et de toutes les races en leur imposant sa rythmique consolatrice et de douceur par son talent d’auteur et compositeur.
Au centre de cette créativité florissante et envoûtante, à part son pays natal, il a organisé plusieurs concerts dans différents pays en l’occurrence la République Démocratique du Congo, la Tanzanie, la Zambie, le Rwanda, la Norvège, la Suède, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Hongrie, la Suisse, la Hollande, etc. Parmi ses grands concerts mémorables, figurent ceux du Stade Umuganda à Rubavu en préfecture de Gisenyi et au Stade régional de Ruhengeri au Rwanda accompagné par l’orchestre «Black Power».
Jusqu’alors, Fémi a déjà sorti 5 albums qui sont de belles symbioses des douces mélodies de la région est-africaine et les sons d’ailleurs. Tous ses morceaux puisent l’inspiration dans son riche bagage multiculturel et multilingue (kirundi, swahili, français, anglais, norvégien, lingala). Il a produit son morceau « Ikibi ni akanwa » en collaboration avec le grand chanteur Saidi Brazza.
Voici les titres de ses albums et les années de leur sortie : KUBA KW’ISI NI UKWITONDA (1991), IBINTU BIRAHINDUKA (1996), UBUGABO BURIHABWA (2003), UMUNYENGA (2003), MPORE BURUNDI (2012).
Au défaut d’affirmer que c’est génétique, il sied de mentionner que ses enfants héritent de son talent musical. Du surcroît, sa fille aînée, Divine s’est déjà consacrée au chant. En 2013, à l’âge de 16 ans, elle a sorti sa première chanson « Shimira Imana ». Une chanson gospel qu’elle a produite au studio norvégien « Lydhagen ». Cette chanteuse professionnelle en herbe est un talent que son père et vétéran dans le domaine musical suit de près.
Sa vie professionnelle
Après sa formation en communication, Fémi a fait son stage à la Radio Sango Malamu à Kinshasa et à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC). Il a aussi exercé l’art du journalisme pendant 4 ans à la Radio Trondelag en Norvège. Ce qui amène à augurer que le journalisme habite aussi l’âme et le cœur de Fémi de J’Abat.
Comme il l’affirme ses objectifs dans ce domaine sont : promouvoir l’art burundais en particulier, celui de l’Afrique et du monde en général. Cela l’a poussé à créer deux sites d’informations et une radio en ligne. C’est à l’instar de www.burundibwiza.com et www.abenegihugu.com (deux sites d’informations) ainsi que le web TV RTBB (Radio-Télévision Burundi Bwiza)
Avant tout, bien que grandi dans la souffrance, Fémi de J’Abat se réjouit qu’il a eu la chance rare de côtoyer et faire connaissance avec des hautes personnalités sans oublier ceux qui ont été présidents du Burundi en l’occurrence Son Excellence feu Président Pierre NKURUNZIZA.
Il est de ce fait une personne pleine de sagesse surtout animée d’un esprit humanitaire et d’entraide. Il est plein de fraternité, de pitié, de compassion, de paix et surtout d’amour. Même si aujourd’hui il vit et travaille en Norvège, il pense à ses confrères burundais et aide dans ce qu’il peut à travers différentes associations.
Dans le monde de la musique, aussi bien que son rêve et son objectif principal est de porter à un autre niveau la musique burundaise, il est le Vice-président et fondateur de l’association internationale VONECOVIC (Voix Neutre Contre les Violences et Injustices à travers la Chanson). Cette dernière est une association sans but lucratif, qui œuvre pour la paix, la justice et la réconciliation entre les peuples. Présidée par l’allemande Angela Iroebu, cette association a pour objectif principal de venir en aide aux peuples indigènes d’Afrique centrale en général et aux « Batwa » du Burundi en particulier mais aussi aux pauvres paysans qui habitent dans les milieux ruraux.
Pour ce qui est de ses réalisations, Fémi de J’Abat est l’initiateur et membre fondateur de la Fondation Femidejabat dont il est le Représentant Légal. C’est une fondation qui porte son nom et agréée par le Ministère de la Justice. Cette association œuvre partout au Burundi et aide la population dans différents secteurs de la vie. Il a alors créé le Centre Culturel Femidejabat Indataburundi qui aide principalement les jeunes.
Il est également l’initiateur du projet Miss INAKARANGA, qui aide en grande partie les filles Batwa dans différentes choses. Néilla MUTONIWIMANA, l’une de ces filles Batwa aidées via ce projet de Miss INAKARANGA a remporté haut la main la récente compétition de Miss Kayanza 2020. Elle est soutenue et suivie de près pour la réalisation de ses projets par la fondation Femidejabat.
Fémi est aussi l’initiateur et membre fondateur de l’Association UNABUDI-Inyenyeri z’Uburundi kw’isi yose (Unisson des Artistes du Burundi et de la Diaspora) dont il est le Représentant Légal.
Une personne surdouée et touche à tout !
Au de là de la musique et l’humanitaire, Maréchal Fémi de j’Abat se passionne aussi pour le sport. Il est un grand footballeur et surtout un gardien de buts. Dans les années 1989, pour une courte durée, il a évolué dans l’équipe d’Inter FC, quelques fois comme remplaçant du célèbre gardien de l’époque Habarugira Neuf. De même, il a été aussi le gardien de buts des équipes de football du Lycée Ngagara et de l’Ecole des Travaux Publiques de Gitega où les intimes l’avaient baptisé: « Jamais de but ».
A côté du football, Fémi de J’Abat est un conseiller conjugal de formation. Cela dit un thérapeute de couples. C’est ainsi qu’il combine ses talents en musique et ses diverses connaissances pour être très utile aux autres à travers différentes activités surtout celles liées à la musique thérapeutique et éducative qui inspirent des solutions adéquates à différents problèmes qu’on rencontre dans la vie de tous les jours.
Comme il est à la fois passionné de l’écriture et de la chanson, il est l’initiateur du livre Encyclopédie de la musique burundaise qui est en cours d’écriture par la fondation Femidejabat en partenariat avec le Ministère de la Culture
Comme la chanson circule dans toutes ses veines, Fémi de J’Abat est l’auteur-compositeur de l’Hymne (paroles et mélodie) du parti CNDD-FDD (Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces de Défense de la Démocratie) actuellement au pouvoir au Burundi.
Quand il a composé cet hymne en 1995 étant réfugié à Uvira en République Démocratique du Congo, ce parti s’appelait tout simplement CNDD et était dirigé par Léonard NYANGOMA. Il l’a alors retouché deux fois. Premièrement en 1998 au studio de Kasavubu, quand le mouvement s’appelait CNDD-FDD et dirigé par Jean Bosco NDAYIKENGURUKIYE. Deuxièmement en 2000 au studio Mayino à Kinshasa, quand ce mouvement était dirigé par l’ancien Président de la République du Burundi, S.E feu Pierre NKURUNZIZA.
A part cela, en 2001 Félicien MINANI NSENGIYUMVA Alias Maréchal Fémi de J’Abat a été le Secrétaire National chargé de l’encadrement socioculturel au sein de ce parti. Il était en franche collaboration avec feu S.E Pierre NKURUNZIZA qui a été son compagnon et qui est devenu plus tard le Président de la République du Burundi.
Gisegenya
1 Comment
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