Le grand rendez-vous des professionnels du sport arrive à grand pas, seulement sept mois restent et huit pour les paralympiques. Sur environ 10 500 athlètes attendus à Paris pour tenter de décrocher les médailles lors des jeux olympiques, 5250 doivent être des femmes. Une première participation paritaire hommes – femmes depuis 3000 ans que remonte ces jeux, période antique. « Une conquête de longues années gagnée », se réjouit Mme Lydia Nsekera, présidente du Comité National Olympique du Burundi.
Selon elle, il y a eu des années où la compétition était exclusivement réservée aux hommes. Petit à petit, les femmes ont eu une petite porte d’entrer mais à une participation très minime avec des disciplines aussi très limitées.
De retro-, la première participation des femmes aux jeux olympiques de Paris 1900 à l’ère moderne montre à quel point la femme n’avait une place de choix. Sur un total de 997 athlètes, seulement 22 étaient des femmes, soit 2%. Ces dernières ne concouraient que dans cinq sports : tennis, la voile, le croquet, l’équitation et le golf.
« Arriver à une participation paritaire, c’est une fierté pour le comité international olympique (CIO), pour les comités nationaux olympiques, pour les fédérations sportives internationales, pour les femmes, en particulier les femmes/filles athlètes« , trouve Lydia Nsekera. Se référant à la charte olympique, cette première femme à avoir dirigé, en Afrique, une fédération sportive (de 2004 à 2013, à la tête de la Fédération de Football du Burundi, FFB) indique que les CNO sont souvent appelés à veiller à l’inclusivité. Et d’ailleurs, rappelle-t-elle, le CIO dont elle est membre a entre autres la mission d’encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en œuvre le principe d’égalité entre les hommes et les femmes. Donc, « un pari gagné”. Lydia Nsekera constate que cette parité aura une plus-value dans la sensation des jeux olympiques et augmenter. Son souhait est de voir ce combat remporté dans cette compétition multisports mondiale engagé dans d’autres domaines où les femmes sont encore en arrière. La première femme également à faire partie du comité exécutif de la FIFA appelle à toute personne ou organisation de lutter contre toute forme qui minimiserait la place de la femme.
Les athlètes féminines en joie …
« C’était en quelque sorte une sous-estimation« , trouve Francine Niyonsaba, une athlète burundaise, spécialiste des 800m. La médaillée d’argent des jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016 ne comprenait pas pourquoi la minorité des femmes à ce grand rendez-vous alors qu’elles ont déjà démontré qu’elles sont capables. Dès la deuxième olympiade où les femmes ont participé, elles ont fait hisser les drapeaux de leurs pays. La britannique Charlotte Cooper l’a démontré en tennis. ‘’Et au Burundi, après Venuste Niyongabo qui a décroché la médaille d’or aux jeux olympiques de 1996(5000m), c’est moi, une fille, qui ai fait honneur au pays en rapatriant la médaille d’argent lors de cette compétition mondiale de 2016 à Rio de Janeiro.«
Néanmoins, l’internationale Francine Niyonsaba comprend Pierre de Coubertin, le premier grand cerveau des jeux olympiques, qui balayait d’un revers de la main la participation des femmes. « C’était la question d’une époque. L’évolution des mentalités prend un temps« , explique Niyonsaba. A l’époque plus ancienne(393 ans Av. J), les motifs avancés pour interdire l’organisation des jeux olympiques étaient relatifs à la croyance, la diffusion du paganisme. Pour Francine Niyonsaba, la participation paritaire hommes et femmes aux jeux olympiques de Paris 2024 va booster le sport féminin et aux athlètes féminines, de rivaliser se sentant valorisées au même pied d’égalité que les hommes.
« Que ce pas serve de modèle à tout pays, à toute organisation, à toute personne reconnaissant la place de la fille« , se réjouit Médiatrice Niyokwizigira, président et représentante légale de l’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise, APFB. Cette activiste des droits de la fille trouve qu’il n’y a pas raison de minimiser la fille. Tout genre doit avoir un traitement équitable devant la loi, dans la société et dans toutes les considérations et avoir les mêmes chances. À l’école, donne-t-elle un exemple, une fille peut se classer première dans une classe à majorité hommes.
L’on signalerait que la récente édition où la parité des femmes tendait vers la parité est celle des jeux olympiques de Tokyo où sur 11 238 athlètes, 5 059 étaient des femmes, soit 49,9%. Les jeux olympiques paritaires de Paris 2024 commenceront le 26 juillet pour prendre fin le 11 août 2023.
Gérard HABURANIMANA