La réconciliation dont elle est la tâche de la Commission Vérité et réconciliation, CVR en sigle est appelée à entreprendre doit être un processus que tout le burundais doit s’approprier pour éviter la non répétition de la crise de génocide commis en 1972 contre les Hutus surnommés « ABAMENJA ». C’était l’appel lancé par Pierre Claver Ndayicariye, Président de la CVR, lors de la conférence-thématique organisée le 12 juin 2024 à l’hôtel Source du Nil sur l’arrêt de la cour suprême du 28 avril 2023 portant cassation et annulation des procès « RPC562/C » rendus par les conseils de guerre de Bujumbura et Gitega mai 1972. Les représentants des partis politiques à savoir le représentant du parti au pouvoir, l’UPRONA, FRODEBU etc.. , de la cour militaire, des sociétés civiles, du ministère de la Justice et de l’assemblée nationale avaient répondu à ce rendez-vous .
En se basant sur les 2 exposés du commissaire Léa Pascasie Nzigamasabo et Me Déo Nahimana sur les jugements erronés ,préparés et exécutés par les conseils de guerre en 1972 , le Président de la CVR a indiqué que les jugements fictifs rendus par les conseils de guerre était le prétexte du Président Michel Micombero pour justifier devant la communauté internationale que son régime a exterminé ceux qui ont été traduits devant la justice. « Un seul magistrat jugeait entre 800 et 1000 personnes par jour et clôturait le dossier. Et le directeur de prison sortait un acte de décès car les conseils de guerre jugeaient ceux qui ont déjà été massacrés « a-t-il souligné.
Pierre Claver Ndayicariye a appelé tous ceux qui ne sont pas impliqués dans le génocide et les jeunes en particulier qui ne l’ont pas vu, de ne pas être des négativistes car la CVR a déjà reçu des témoignages des officiers de police qui étaient sur le champ pendant cette crise. Il a invité tous les burundais à recevoir à bras ouverts et avec un cœur doux la vérité qui sera découverte et de s’approprier le processus de réconciliation en vue de dire non à la répétition du génocide.
Néanmoins, dans leurs interventions, certains leaders des partis politiques ne sont pas d’accord avec la vérité en train d’être découverte par la CVR.
Professeur Evariste Ndayimpenda ,partisan du Parti « UPRONA »; ne comprend pas comment la vérité dite par la CVR n’est pas identique avec celle qui a été révélée par différents écrivains dont il est parmi. En adressant sa question à Me Deo Nahimana, commission à la CVR, l’ancien « Mudasigana « voulait savoir si le procès rendu par les conseils de guerre est annulé juridiquement de façon que dans les années prochaines ,ce procès ne reviendra pas sur la table de cour suprême et cause des dégâts. « Assure-moi si l’annulation des procès rendus en 1972 est juridique tellement que dans l’avenir,ces derniers ne reviendront pas sur la table et cause des dégâts dans le pays! »a-t-il insisté.
Malgré les appréciations de Pierre Claver Nahimana du parti FRODEBU sur la cassation et annulation des procès rendus par les conseils de guerre par la cour suprême, la justice d’aujourd’hui pourrait aussi tomber dans les erreurs dont la justice de l’époque de1972 a connu.
Pour ces questions des uns et des autres , Déo Nahimaba a répondu qu’il y a des témoignages qui existent que ce soit des personnes ou documents démontrant que les procès rendus contre ceux qui avaient été surnommés Abamenja , étaient des procès erronés. Pour la justice d’aujourd’hui, Commissionnaire Léa Pascasie a conseillé que chaque fonctionnaire dans son domaine devrait travailler avec le professionnalisme pour ne pas être emporté par les sentiments politiques.
Signalons que cette conférence-thématique a été organisée au lendemain de la commémoration du 29 ème anniversaire de massacre des étudiants de l’Université du Burundi.
Ezéchiel Nibaruta.
1 Comment
C’est un long débat