PAMUSAB : La carte d’assurance maladie sauve des vies

Dans le but d’atteindre les objectifs de la CSU (Couverture de Santé Universelle), la Plateforme des Acteurs des Mutualités au Burundi, PAMUSAB en sigles, accompagne les acteurs des mutualités de santé pour accéder aux soins de santé de qualité. Du 26 au 27 Avril, une descente a été organisée avec les journalistes afin de constater et recueillir les appréciations et les doléances des mutualistes de UCODE AMR (Unissons les forces pour la Coopération et le Développement, Appui au Monde Rural), en province Ngozi, et de MUNASA (Mutuelle Nationale de Santé), en province Gitega. Ces derniers n’ont que des sentiments de satisfaction et appellent les autres à leur emboiter le pas car la carte mutuelle peut sauver des vies tout comme des biens de la famille.

Photo de Régine Nsonzera

En témoignent les mutualistes de MUNASA rencontrés en province Gitega, dont Régine Nsonzera, de la colline Genda en commune Bugendana, mutualiste depuis 14 ans.

Avec la contribution de 20 000 fbu pour un ménage de moins de 4 personnes et 30 000 fbu par an pour une famille de moins de 7 membres dans les formations de santé publiques, Régine NSONZERA trouve que la contribution est rien comparée aux services de soins de santé dont elle bénéficie. En cas de maladie, chacun des membres du ménage peut bénéficier d’une prise en charge de 80 % des frais pour les soins médicaux et ce, pour un plafond de 200 000 fbu.

Il en est de même pour Mupenzi Jean Claude de la Province Ngozi, en commune Kiremba, qui assure qu’avant de rejoindre la mutualité il était souvent dos au mur pour pays les soins médicaux de sa famille. Parfois, insiste-t-il, la carte mutuelle m’a permis de ne pas vendre mes biens et mes terres pour faire soigner ma famille. Quant à Salvator NYANDWI, grâce à la mutualité Tugarukire Amagara Y’Ingo n’Imiryango de UCODE AMR en Province Ngozi, il a économise énormément pour réaliser d’autres projets de développement car les dépenses pour les soins de santé sont couvertes.

L’impact positif de ces mutualités de santé va au-delà des soins de santé puisque les formations de santé partenaires en bénéficient aussi.

Avec près de 100 000 mutualistes de MUNASA, 96 327 cas ont été traités en 2023 pour plus de 445 815 935 Fbu payés dans différentes formations de santé, raconte Idesbali NSABIMANA, Administrateur délégué de la MUNASA.

Photo de Idesbali NSABIMANA, Administrateur délégué de la MUNASA

Idesbali NSABIMANA indique qu’en plus de ces soins de santé payés pour les mutualistes, des formations sur l’entrepreneuriat et le développement personnel sont périodiquement organisées par les mutualités communautaires en collaboration avec les administratifs pour contribuer dans le développement de ces ménages affiliés dans les mutualités de santé.

Du côté de UCODE AMR, le but est de lutter contre la pauvreté. Le président de L’UCODE AMR, Omer NTIRAMPEBA, indique qu’en plus d’une couverture de santé de qualité grâce à la carte mutuelle Tugarukire Amagara Y’Ingo n’Imiryango, des projets de développement, dont Igiterwa Gitungwa et DOROMI, ont été financés pour promouvoir l’agriculture moderne.

Et si la carte d’assurance maladie était rendue obligatoires au Burundi ?

Soucieux du bien-être de la population rurale, les mutualités communautaires de santé se heurtent à un mur dans la sensibilisation de la population sur l’importance des mutualités communautaire : l’ignorance.

Pour Yvette NSENGIYUMVA de la commune Ndava en province Mwaro, tout le monde, sans exception aucune, devrait intégrer le mouvement mutualiste. Alors qu’elle doutait avant d’être convaincu par les mutualistes, cette épouse et mère de 2 enfants raconte que n’eut été la mutuelle lorsqu’elle avait eu un accident, sa famille aurait vendu ses terres pour payer les frais médicaux.

Hélas, certains burundais ont la mauvaise habitude de se dire qu’ils ne sont pas pressés et en payent malheureusement les frais quand la maladie frappe sans prévenir. L’Administrateur délégué de MUNASA appelle le gouvernement à voter une loi qui rendrait la carte d’assurance maladie obligatoire comme pour l’assurance d’une voiture car, explique-t-il, la santé est un droit qu’il faut protéger. Cette loi est déjà en vigueur dans plusieurs pays, dont les pays de la Communauté d’’Afrique de l’Est.

Signalons que le rôle de la PAMUSAB est de permettre aux mutualistes d’accéder aux soins de santé de qualité dans n’importe quelle formation de santé partenaire de l’un des acteurs de mutualités de santé, membre de cette plateforme.

Eraste MANISHAKA