Psychologists’s Action for Communities Empowerment est une association sans but lucratif pour faire face aux défis qui nuisent à la santé mentale des communautés, aux relations interpersonnelles freinant le développement. Dans cette logique, le PACEM a lancé, cette année, un projet dénommé, » AMU-Tubashigikire » offrant une opportunité aux jeunes filles et aux mamans célibataires d’acquérir des connaissances basées sur la recherche sur la santé et le développement de l’enfant afin de mieux soutenir leurs employeurs dans l’éducation des enfants. 10 nounous ont été certifiées ce dimanche du 18 juin 2023 ,dans le cadre dudit projet. C’est après une formation théorie-pratique de quatre mois.
« Nous voulons contribuer au développement du pays par le biais de la création d’un environnement propice où chaque burundais vit en toute tranquillité de l’esprit et du cœur, pour non seulement son épanouissement, mais aussi celui de sa famille et sa patrie« , a déclaré Mme Joselyne Nsabimana . Elle déplore que les parents attendent des nounous un traitement spécial aux enfants alors qu’elles n’y sont pas formées. Et de poursuivre, même certains des parents ne le font pas correctement. D’où la formation est d’une grande nécessité. “Imaginez une nounou qui vient de l’intérieur ou du village et commence à s’occuper de l’éducation, la nutrition d’un enfant. Pourra-t-elle le faire ? « , demande la présidente du PACEM .
Pour Dr Godelive Nimubona, le travail des nounous n’est de loin un simple métier, mais une passion. Il mérite une considération particulière. « Une formation sur le développement de l’enfant et l’amélioration de la coéducation en milieu familial va professionnaliser le travail des nounous. Et les parents n’auront pas à paniquer s’ils laissent leurs enfants dans les mains de ces auxiliaires parentales« , indique-t-elle. La formation ne se limite pas seulement à aider les nounous mais aussi les préparer en tant que futures mamans. Selon elle, la façon dont on traite un enfant à chaque tranche d’âges peut impacter son avenir. Ce que veut prévenir le PACEM. « L’enfant n’a pas besoin seulement d’une bonne alimentation, mais un amour aussi. Parmi la formation que donnons figurent des leçons qui parlent d’un amour qu’on doit donner/montrer à un enfant pour qu’il grandisse dans un environnement propice. Aussi, on leur apprend comment détecter ou traiter un enfant qui présente des symptômes d’un problème de santé mentale » , raconte Dr Godelive Nimubona.
Impact déjà remarqué, elles témoignent
Habonimana Angélique, une maman de trois savoure les retombées de cette formation. Elle témoigne qu’après la formation suivie par sa nounou, elle ne s’inquiète de rien quand elle laisse ses enfants en mains de cette auxiliaire parentale. Turbulents qu’ils sont, Angélique Habonimana affirme que sa nounou les maîtrise grâce à la méthodologie apprise lors de la formation. Elle appelle à d’autres parents à envoyer leurs nounous dans cette formation pour le bien de leurs enfants en premier lieu et d’autres en général.
Nibigira Consolate , une lauréate, trouve que la formation vient à point nommé. « J’ai constaté que les enfants peuvent être victimes de nôtre ignorance. Certains enfants subissent des injures et des punitions qui peuvent nuire leur morale et santé mentale. J’ai appris beaucoup, particulièrement le traitement d’un enfant vivant un certain handicap« . Et d’ajouter, la formation va valoriser le métier.
De tels témoignages, indique la psychiatre Godelive Nimubona, montrent combien de fois le projet AMU-Tubashigikire est d’une grande nécessité. Pour que le projet aboutisse aux bons résultats, Joselyne Nsabimana lance un appel aux jeunes filles certifiées de garder à l’esprit les connaissances acquises et de les appliquer dans leur travail quotidien. Aux nounous qui n’ayant pas encore bénéficié la formation, de venir la suivre, car poursuit-elle, elles obtiennent de nouvelles compétences qui les aideront dans leur métier ou dans leur vie future en foyer.
La présidente du PACEM demande le gouvernement et d’autres Organisations Non Gouvernementales de soutenir le projet en toute sa forme. L’appui selon Joselyne Nsabimana , contribuera à résoudre le problème des places qui leur font défaut limitant le nombre de nounous désirant suivre la formation. D’éclaircir, le PACEM, une fois appuyé, veut multiplier les centres de formation. À côté de ce problème des places, l’association des Psychologists’s Action for Communities Empowerment fait face à un manque de matériels et équipements pour bien dispenser la formation.
Gérard Haburanimana