Le Burundi compte trois universités (l’Université Lumière de Bujumbura, Université du Burundi et l’Université du Lac Tanganyika) qui forgent les journalistes. Leurs fruits sont souvent critiqués, accusés tantôt d’un niveau douteux ou l’éthique et déontologie journalistique laissant place aux interrogations. Elles sont interpellées à renforcer les formations sur les études théoriques de base tout en donnant une place de choix à la formation de l’éthique et déontologie du métier journalistique afin d’avoir un secteur de médias professionnel. Les séances pratiques jugées absentes ou insuffisantes. Le contour de cette problématique a été la cible de l’atelier tenu ce lundi 19 juin 2023 à l’hôtel la Détente, en mairie Bujumbura. L’atelier portait sur réflexion sur les programmes de formation en communication, journalisme et audiovisuel et avait réuni les académiciens et les professionnels des médias. Il visait à échanger sur le sujet de formation initiale et continue des journalistes.
Les étudiants futurs journalistes doivent avoir une formation de qualité avec des curricula adaptés au monde actuel et répondant aux besoins des bénéficiaires.
« Les médias sont des armes à double tranchant, un facteur de cohésion sociale, mais aussi, ils peuvent être des instruments de destruction et déstabilisation. D’où, on doit mettre un accent particulier sur l’éthique et déontologie. Encore plus, nous devons donner des formations adaptées au monde actuel afin de répondre aux besoins des consommateurs« , propose Evariste Ngayimpenda, recteur de l’Université du Lac Tanganyika.Et de poursuivre, les établissements qui forment des étudiants futurs journalistes doivent savoir que la place et le rôle des journalistes restent déterminés pour aider les médias à s’acquitter sans faille de leurs missions d’éduquer d’informer et de promouvoir la cohésion sociale
Pour le directeur du Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaire sur le Développement de la région des grands Lacs, CARID/RGL, François Xavier MUREHA, suggère que les connaissances en journalisme, communication et audiovisuel dispensées par les universités, devraient être accompagnées par des connaissances générales. Selon lui, des connaissances sur les notions d’histoire, géographie, droit, économie, sociologie, philosophie, etc. permettent aux journalistes de se retrouver lors du traitement des sujets variés. »C’est honteux d’avoir un journaliste qui ne sait même pas les pays limitrophes du sien« , déplore-t-il.
Le manque de formation pratique, un autre défi
Au cours de la formation des étudiants futurs journalistes, les défis liés au manque d’aspect pratique pèsent plus sur le métier. Les conséquences reviennent aux étudiants tôt ou tard. Pour ces défis, la directrice adjointe de l’école de journalisme de Lille, en France, madame VAN Méride Corine a suggéré une alternance entre les cours théoriques et ceux pratiques au moment d’apprentissage.
« Chez nous, les étudiants, chaque fois qu’ils terminent le cours en classe, ils se dirigent directement dans les médias pour faire la pratique. Cela fait que ces lacunes ne s’observent plus. C’est pourquoi la place de la pratique est incontournable ‘’, a-t-elle dit
Arsène NGABIRANO, un des étudiants qui ont fréquenté l’université du Lac Tanganyika reconnaît le défi. « La formation en métier du journalisme, de communication et audiovisuel n’a pas une place qu’il faut”, confirme Arsène Ngabirano. Il déplore que lors de son passage à l’université, le constat est amer. La formation pratique n’est pas privilégiée dans le cursus de formation académique. Ce qui, pour lui, serait un bon moyen de mettre en application les théories. Il suggère plutôt de faire fond sur la pratique que la théorie.
Ezéchiel Nibaruta
2 Comments
La déontologie est capitale pour bien exercer le métier
Thx Nibaruta for that job.