Environ 15.000 coopératives se sont déjà faites inscrire à l’Agence Nationale des Coopératives, ANACOOP . Bien que le chiffre en dizaines de mille, le directeur général de cette agence lance toujours un appel à la population de maintenir l’allure. Évrard Ndayikeje trouve des explications dans l’importance que revêtent ces coopératives dans les communautés. C’était dans une interview accordée au journal et radio Agaseke, ce mardi 18 avril 2023
« Les chiffres, à notre disposition, nous montrent environ 15.000 coopératives enregistrées, nous en sommes fiers. Mais, au regard de la vision pour un pays émergent et un peu plus tard développé, ces 15.000 ne suffisent pas, nous encourageons la création d’autres », indique Évrard Ndayikeje, DG de l’ANACOOP. Il trouve qu’un pays ne peut pas se développer si les coopératives ne sont pas fortes. Non plus, si la population travaille en solo. « Ce qui nous ferait très heureux est de voir tous les burundais affiliés dans des coopératives, sans distinction aucune. De cela, la production sera sans doute importante et le Burundi aura même à exporter. Au-revoir le problème de devises souvent évoqué. Pas d’autres choix pour arriver au développement que outracer les manches », reste-t-il convaincu, ce directeur qui prêche par actes.
Pour lui, la population doit comprendre que travailler en coopératives, le développement est rapide et facile. Il affirme que rien ne peut empêcher de devenir une réalité le souhait du chef de l’Etat ,<<que chaque bouche ait à manger et chaque poche de l’argent>> une fois tout burundais comprendra le bien fondé des coopératives.
Le défi du capital n’a pas raison
L’ État du Burundi y a déjà pensé. Nombreuses opportunités ont été créées, il ne reste qu’à les exploiter. Selon Évrard Ndayikeje, l’ État a témoigné sa ferme volonté d’appuyer toute initiative allant dans le sens du développement en mettant à la disposition de la population des banques , programmes et autres institutions spécifiques à toute catégorie comme la BIJE(Banque d’Investissement pour les Jeunes) , la BIDF(Banque d’investissement et de Développement pour les Femmes), les PAEEJ , ABEJ et autres , sont là pour appuyer , particulièrement les coopératives . « Ceux qui se regroupent en coopératives ont plus de chances », a-t-il confirmé. Et d’expliquer, regroupés en Coopératives, ils gagnent de la confiance car ils ont un encadrement de notre part et autres. Ils ont le soutien technique et financier de différentes interventions.
Non seulement ça, poursuit M. Ndayikeje, ils ont plus de chances à être subventionnés en engrais ou en semences sélectionnées.
Défi de capital résolu, mais celui de la compréhension et d’organisation reste à ne désirer dans pas mal de coopératives. L’ANACOOP toujours aux aguets.
Tout n’est pas alléluia, certaines des coopératives font face à une absence de leadership. Les uns malintentionnés, d’autres par ignorance ou n’en comprennent pas le fonctionnement. « Nous en tant qu’organe régulateur, on suit de près la situation de ces organisations coopératives pour que les membres n’en soient pas victimes », tranquillise DG Ndayikeje.
De ce problème de leadership, le directeur général de l’ANACOOP indique que son institution organise des formations sur l’organisation d’une coopérative. « Nous leur enseignons comment les organes doivent fonctionner, leurs responsabilités », nous a confié. Il souligne que la prospérité d’une coopérative dépend de la façon dont elle est organisée. « Malintentionnés, ignorance ou manque de connaissances, certains pensent qu’en coopératives, ils vont se partager de l’argent, mais c’est archi faux. Plutôt un moyen de mettre en commun les forces, les moyens, pour pouvoir atteindre un but X , répondre à un besoin « , leur désillusionne-t-il . Et de préciser, tout membre doit d’abord comprendre le bien fondé de s’associer aux autres , son rôle dans la coopérative. Personne n’est au-dessus de l’autre. On doit s’entendre sur le capital et veiller à ce qu’il n’y ait pas quelqu’un qui pèserait plus aux autres. Les appuis de l’ANACOOP ne se limitent par là. Pour cette haute autorité de l’agence , en collaboration avec le ministère de tutelle et celui en charge de l’agriculture, les agronomes communaux ou moniteurs agricoles sont tenus d’accompagner de façon particulière les coopératives et encourager la création d’autres.
L ‘inclusivité est satisfaisante
L’Agence Nationale des Coopératives juge satisfaisant le niveau de participation des femmes. Non seulement la participation, mais encore leur implication. » Le constat est que les femmes se donnent plus que d’autres dans les activités. En tout cas, leur impact est sans égal. Et si elles gagnent quelque chose, l’écho fait état de leur impact significatif dans leurs foyers », témoigne DG Ndayikeje.
Toutes les couches s’y trouvent. Jeunes et vieux, hommes et femmes. Les intellectuels aussi . « On n’était pas habitué de trouver des instruits dans les coopératives, mais aujourd’hui , les choses ont changé », fait-il savoir. Les détenteurs des diplômes secondaires et universitaires, tous sont à l’œuvre. Et ça apporte quelque chose de bon. Selon le DG, ça facilite dans l’organisation et la planification. « Vraiment ça se voit que l’appel du président de la république demandant à la population de se retrousser les manches pour se développer et développer le pays , a été bien capté. Et à l’ANACOOP , l’accompagnement, l’encadrement et la sensibilisation font partie de nos principales missions « , dit-il.
A propos du DG
N’est-il pas un bon exemple ? Quand on prêche par actes, qui ne pourra pas comprendre !
« Un homme qu’il faut dans la place qu’il faut », les natifs de la province Bubanza , en particulier les riziculteurs, le savent plus. Évrard Ndayikeje est agriculteur et éleveur. Pas un charlatan, mais une référence. Nommé directeur général de l’ANACOOP en 2019 , son bureau est décoré de certificats , en tenues de champs .
« Je comprends vite les préoccupations des membres des coopératives. Quand ils m’adressent un ça ne va pas , je réagis rapidement car je sais la valeur du champ ou d’une ferme. », nous a confié ce propriétaire de vastes champs rizicoles et de différentes fermes de bétails .
De son constat, le licencié en sciences administratives et économiques souligne que les coopératives restent une des grandes options à privilégier pour augmenter la production. D’où il appelle infatigablement ceux qui ont encore en tête la logique classique des emplois au changement de mentalités.
Gérard Haburanimana
2 Comments
Les coopératives sont, aujourd’hui, une porte de sortie pour les burundais
Les coopératives sont des bataillons dans la lutte contre la pauvreté comme l’a dit le numéro un Burundais, S.E . Nous vous remercions pour ce bon article qui vient de nous fournir beaucoup d’informations.