Démonstration du dicton kirundi « umugore ni maboko igihumbi » pour signifier que la femme est multitâche. Mama Buyi, une catholique patronne de la société de fabrication de la farine complète Girubuzima à partir de céréales, et Mama Charia, une musulmane , propriétaire de plusieurs champs de maïs, haricot, soja, sorgho, etc, se distinguent parmi beaucoup d’autres femmes entrepreneurs de la province Ngozi. Leur excellence dans le management des affaires brille comme le soleil de midi et sont une fenêtre de lumière pour les autres femmes, que ce soit au foyer ou dans la communauté.
Sinankwa Goreth a été surnommé Mama Buyi pour sa société de fabrication de la farine complète Girubuzima, sise à Vyegwa en province Ngozi. Grâce à cette société qu’elle a créée en 2019, 15 autres femmes ont trouvé d’ emplois.
Du fait qu’elle subvient elle- même à ses besoins, ceux de sa famille et des autres, tout le monde la respecte. « Mon époux soutient beaucoup mon travail. Il est mon conseiller et une source de motivation. » Nous raconte Mama Buyi.
Son mari témoigne que par les revenus d’ emploi de sa femme chérie, la famille est parvenue à construire une maison d’habitation en quartier Kinyami 2 et à acheter une voiture. « Cela me rend plaisir et très fier de ma femme », renchérit-il avec sourire. « Parfois, elle paie les frais scolaires, les soins médicaux de nos enfants sans même me demander un sous », nous a confie encore son mari Pascal Bucumi. Il invite les autres maris à soutenir leurs femmes dans leurs projets de développement, et les femmes à être sage en prenant comme exemple sa belle épouse qui lui respecte toujours.
Du côté de Bahati Hadidja, connue sous le surnom de Maman Charia, 12 femmes se sont regroupées dans une coopérative pour labourer ses champs de différentes sortes de céréales et suivre toutes les activités de récoltes. La grande partie de sa récolte est achetée par la société Girubuzima, une autre partie est donnée en aide à ces femmes travailleuses. Cette musulmane entrepreneure s’occupe bien de sa famille au côté de son mari depuis plus de 10 ans. Pour elle, la femme est capable de tout faire comme les hommes. « La place de la femme ne se limite pas à ses capacités de cuisiner, de balayer la maison ou toute autre activité domestique seulement » « La femme est l’avenir de l’homme », écrit le poète. Mama Charia est convaincue que ce qu’elle apporte au foyer contribue à faire en sorte qu’elle soit toujours bien traitée par son mari, respectée par ses enfants et toute la communauté.
« Quand je m’achète une tenue et une autre pour mon mari, il me dit fièrement que c’est ce qu’il aime chez moi. » nous dit-elle en éclatant de joie.
L’ entourage chante les louanges de ces patronnes visionnaires,…
Selon Hatungimana, une employée de la société Girubuzima, Mama Buyi est une idole pour ses employées et une mère pour les autres.
« À côté d’être une entrepreneure , nous la considérons aussi comme une nutritionniste. Elle m’a conseillée sur l’utilisation de la farine Girubuzima pour mon enfant qui souffrait de la malnutrition suite au problèmes de seins que j’avais ; en l’abcès de temps la santé de l’enfant était revenue au seuil normal . À 11 mois, mon enfant pèse 13 Kg alors qu’avant j’éprouvais de la honte de le présenter en public », témoigne Belyse, une mère qui affirme acheter régulièrement la farine chez Mama Buyi.
Aucune femme ne devrait se contenter d’être l’épouse au foyer et, pour Chalia , fille de Bahati, si un homme est béni d’avoir une femme entrepreneure comme sa mère, c’est toute une communauté qui en profite. « C’est grâce à ses activités qu’on a pu mesurer sa valeur et sa grandeur » ajoute-t-elle.
Au détour des échanges, il s’avère que ces deux femmes sont également de grands éleveurs. Mama Buyi possède des vaches et des porcs à côté de la société Girubuzima tandis que Mama Charia élève des vaches qu’elle nourrit grâce au fourrage provenant de ses champs.
« De telles femmes sont une fierté pour la province », se réjouit le Gouverneur de Ngozi Emmanuel Ntaconsanze lors de sa visite à la société Girubuzima le 24 février 2023. Ces femmes nous sont comme des matériels didactiques. Cet administratif indique que dans les sensibilisations aux femmes pour les inciter à l’autonomisation financière, la référence n’est autre que celles qui ont réussi. Pour lui, les foyers qui ont compris la plus value de laisser la femme entreprendre sont épargnés aux conflits familiaux. « Les couples ne pensent qu’à l’avenir meilleur de leur foyer, particulièrement à leurs enfants », a-t-il affirmé. Et de poursuivre, on ne peut pas oublier la contribution dans le développement de la commune par paiement des taxes, désengorger le taux de chômage.
Nicolas Hajayandi , professeur de l’université du Burundi d’autres privées , trouve qu’aucune femme ne devait pas être sous-estimée ou jugée ne pas avoir la capacités d’entreprendre car , a-t-il affirmé , les études faites en 2019 au Rwanda et au Burundi ont montré que plus dans le foyer la femme est libre et soutenue par son mari dans les activités génératrices de revenus, plus le foyer a la chance de prospérer. Non seulement la prospérité , a-t-il ajouté , la femme est respectée dans la société. Et de déplorer , les femmes qui , toujours dépendent de la poche de son mari , sont souvent victimes des violences .
Irakoze Anne Bella
2 Comments
très bon
J’ai déjà gouté et je peux vous aassurer, Girubuzima est la meilleure