Après l’organisation réussie d’un ciné-concours à l’intention des étudiants des universités partenaires, le 24 mars 2023, c’était le tour, ce samedi 25 mars 2023 , de jeu-mémo pour les écoles secondaires partenaires de Bujumbura . Des slams , des chansons , des débats des sur un thème choisi, et bien d’autres n’ont pas laissé calme la salle de lycée du Saint Esprit , tout après-midi.
« Le jeu-mémo organisé dans la continuité des activités de la célébration de la langue française et de la francophonie sous le thème : <<mon avenir en 180 secondes>>, a double casquette. D’abord, on vise à faire habituer les élèves à s’exprimer en langue française étant en public . Mais aussi de les amener à penser tôt à l’entrepreneuriat, leurs idées de projet » , a fait savoir Gilbert Niyongabire, président du Club RFI de Bujumbura. Le jeu-mémo du jour, selon Gilbert Niyongabire , était question aux élèves de structurer, de résumer et défendre leurs idées de projet en 180 secondes. Ce qui permet à l’élève non seulement de développer sa création littéraire, mais aussi de se cultiver en entrepreneuriat étant encore jeune. Pour lui, le Club RFI considère que de telles activités, est une occasion de stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes élèves ; développer la création littéraire ainsi que promouvoir l’usage des nouvelles TIC dans le domaine éducatif. « Nous voulons les amener à penser aux projets innovants capables de trouver des solutions aux préoccupations de la société. Ils répondent aux questions du jury tout en prouvant la faisabilité du projet, comment on compte faire face aux éventuelles barrières, le délai pour commencer le projet, etc. Et cela renforce son expression : prise de parole en public et pour le fond, l’élève se prépare à l’autonomisation financière. », dixit le président du Club RFI de Bujumbura. Le concours ne se limite pas à la capitale économique, mais aussi à l’intérieur du pays. Le même exercice a été fait dans différents provinces où est déjà présent le Club. C’est par région.
Le choix de l’entrepreneuriat aux jeunes élèves n’a pas été choix du hasard
En pensant à une telle jeunesse, on ne vise pas maintenant, mais loin. Il est difficile de familiariser à un jeune la notion de l’entrepreneuriat quand il est déjà dans le chômage. Mais étant sur le banc de l’école, il finira ses études avec son idée de projet, <<il faut battre le fer tant qu’il est chaud>>. Fraîchement sorti de l’école, il pensera en premier à mettre en œuvre son idée d’affaires et le Club RFI Bujumbura , dans la mesure du possible, est prêt à accompagner leurs projets innovants d’une manière ou d’une autre. « Étant jeune, on a des ambitions, des rêves d’innover et de trouver des solutions aux défis de son entourage en particulier, et du pays en général. Cependant, si on ne nourrit pas ces rêves et ses ambitions par de activités allant dans le sens de les stimuler, ils s’éteignent progressivement. Dans ce cas, vous entendez que le futur entrepreneur se perd en cours de route, se retrouve confronté au chômage avec de vieilles mentalités de toujours attendre de la manne tombée du ciel, un emploi. Or , s’il avait nourri ses rêves et ses ambitions, il aurait créé d’emploi pour lui et pour les autres , une contribution au développement du pays. C’est dans ce but de stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes élèves que le Club RFI Bujumbura , en partenariat avec ses partenaires techniques et financiers, essaie de susciter une réflexion profonde permettant aux jeunes élèves de viser loin » , justifie Gilbert Niyongabire.
Et de faire comprendre, le mariage du français et l’entrepreneuriat a raison. « Quand on parle de francophonie, il ne faut pas se limiter uniquement à la langue, mais ça peut signifier l’entrepreneuriat, la santé, l’environnement, la francophonie c’est l’éducation, etc« , explique-t-il. Et d’ailleurs, a-t-il poursuivi, le ministère de l’éducation et de la recherche scientifique se fixe des objectifs à atteindre dans différents domaines. Et le Club RFI, en tant qu’organisation partenaire, s’aligne à ces objectifs et mène des actions en développant des thématiques variées pour compléter, contribuer dans le but d’atteindre aux résultats escomptés.
L’apport du club RFI Bujumbura pour relever le niveau du français
Pas besoin de microscope pour constater la chute du niveau du français dans les écoles. Même scénario dans les universités. « Le niveau du français est en train de baisser, le niveau des élèves est en train de connaître une dégringola sans précédent. Les raisons pour lui, sont liées à beaucoup de facteurs. Il cite premièrement, la pauvreté qui fait rage dans les familles ; secundo, les heures de français diminuées ; de tertio, les écoles à régime d’internat qui ne sont plus facilement accessibles aux jeunes littéraires alors que c’était un endroit où les élèves s’exercent à débattre, lieu de jeux de pièces théâtrales, des films ,etc . Ce qui est une des astuces sûres pour bien apprendre une langue. L’autre raison de taille, selon lui, c’est le niveau des enseignants du français qui est aussi redoutable. « La plus belle fille du monde ne donne que ce qu’elle a », rappelle -t-il.
De ce constat amer, le Club RFI est à l’œuvre pour parier à ce défi. Le président du Club fait savoir qu’on s’est donné mission de rendre honneur à la langue de Molière. Pour ce faire, le club a déjà des antennes à l’intérieur du pays, région par région. « On projette des films, on crée d’événements ludiques en français, on initie les élèves à la création littéraire, aux chansons. Bref, à tout ce qui amène l’élève à s’exprimer en public », indique-t-il. Il promet de multiplier de poursuivre ces stratégies de concours, de jeux mémo, des séances pour joutes oratoires sur différents thèmes, etc. Les actions concrètes ne se limitent pas aux apprenants, même aux enseignants. « Si les moyens le permettent, nous comptons organiser des séances de renforcement des capacités dupliquer les compétences”, a-t-il insisté.
Les élèves concourants s’en réjouissent
« De telles occasions nous sont une opportunité d’apprendre comment communiquer surtout nous exercer à la prise de parole en public et se débrouiller en langue française » , réaction de Nitha Dorette, élève de l’école d’excellence Ngagara. Selon cette élève du post fondamental qui venait de décrocher la deuxième place avec son équipe pour le concours aux joutes oratoires, de tels jeux ne renforcent pas seulement le côté linguistique, mais aussi l’idée d’entreprendre. « A côté d’apprendre comment s’exprimer en public, j’ai appris les techniques de la présentation d’un projet. Maintenant, je sais quoi on doit tenir compte lorsqu’on est en train de préparer un projet et les techniques de défense« , nous a-t-elle raconté. Dorette indique que si de telles occasions se multiplient, la jeunesse pourra changer de mentalités et penser à préparer leur vie après l’école.
Les participants au concours ne rentrent pas mains bredouilles , ils reçoivent des prix soit collectifs soit individuels . « Nous rentrons avec des prix . Ce qui va motiver d’autres à s’intéresser davantage aux activités du Club » , trouve une autre élève de l’école indépendante de Bujumbura qui a présenté son idée de projet visant à réformer l’offre des soins de santé pédiatres .
Notons que les activités organisées par le Club RFI de Bujumbura, dans le cadre de la célébration semaine de la langue française et de la francophonie, ont vue la présence des représentants du Club RFI dans pas mal de pays en l’occurrence la France, la République Démocratique du Congo, le Rwanda ainsi la Tanzanie .
Gérard Haburanimana
2 Comments
Très Bon
C’était très bon