La place du secteur privé dans développement économique d’un pays est incontournable. Secteur privé développé, il améliore le niveau de vie des populations, génère des emplois, … Malgré les opportunités, ce secteur est confronté à de nombreux défis. Sous le thème : »Secteur Privé, moteur de la croissance économique durable et inclusive”, le Centre for Développement and Entreprises Great Lakes (CDE) a réuni tous les acteurs du développement économique dans le but d’échanger sur les faiblesses, opportunités, les forces et formuler des recommandations visant à trouver les voies et moyens pour faire progresser le pays vers une économie émergente. C’était dans un Sommet Économique édition 2022 de ce mercredi 23/11 à l’hôtel Kiriri Garden , en Mairie de Bujumbura
L’organisation du « Sommet Économique » chaque année est une occasion par excellence des esprits intellectuels du domaine de l’économie d’échanger sur des agendas d’importance économique ayant des impacts à l’échelle national, régional et international autour des facilitateurs locaux et internationaux.
« Cette 3ème édition vise à réfléchir sur l’importance de la restauration de la liberté économique comme outil efficace de la mise en œuvre du Plan National de Développement du pays« , fait savoir Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE.
« Le secteur privé assure environ 90% de l’emploi dans les pays en voie de développement. Les entreprises privées et leurs activités lucratives de grandes multinationales, de petites et moyennes entreprises locales fournissent des biens et des services essentiels qui améliorent la vie des individus, génèrent des recettes fiscales intérieures et sont indispensables pour stimuler la croissance économique« , indique Didace Ngendakumana, DG de l’ADB.
15% des entités génèrent 90% des recettes de l’état. Les chiffres parlent. « Si on s’en tient aux données émanant des services fiscaux de l’Office Burundais des Recettes, OBR , de 2012 , le secteur privé était composé de 1200 entreprises immatriculées appartenant au secteur informel de l’économie. La répartition faisait apparaître 750 entreprises pouvant être classées dans la catégorie des petites et moyennes entreprises avec un chiffre d’affaires de moins de 300 millions de francs burundais. 450 autres, sont de la catégorie de grandes entreprises avec un chiffre d’affaires excédant les 300 millions. Dans cette sous-catégorie, 15% des entités, soit moins de 70 entreprises, fournissaient au total 90% des recettes de l’état » , explique-t-il.
Les forces, les opportunités oui mais, face aux mille défis ….
Malgré les efforts du CDE et de l’Agence de Développement du Burundi, ADB en sigle, de réunir régulièrement tous intervenants du domaine économique pour réfléchir et échanger sur les voies et moyens de booster l’économie du pays par le développement du secteur privé, jugé moteur du développement économique, les défis en sont énormes.
« L’économie de notre pays connaît de fortes contraintes”, fait savoir Jean Claude Kanene, l’assistant du ministre ayant le commerce dans ses attributions. Et d’expliquer, de tout ce qui va son enclavement comme petite taille du marché, une pauvreté éminente et agissante, un capital humain qui se cherche, le déficit énergie et la dépendance aux cours internationaux des matières premières.
Pour lui, la décision d’investir au Burundi peut être retardée par un ensemble d’obstacles. Il évoque entre autres des corruptions, l’accès difficiles au marché financier et la concurrence déloyale du secteur informel. Ce cadre du ministère est au courant de ce qui bloque les investisseurs. « Nous savons tous que les principales barrières auxquelles sont confrontés les investisseurs : difficultés d’accès aux terres, une absence ou insuffisance criante d’infrastructures et d’énergie, une faiblesse des échanges commerciaux, etc « , affirme -t-il. Malgré les défis, l’assistant du ministre reste convaincu que la promotion du secteur privé, qui doit passer par l’amélioration du climat d’affaires et des investissements, est une voie sûre pour la relance de l’économie.
De ces défis, le Directeur général de l’agence chargée de promouvoir les investissements locaux et étrangers ajoute les problèmes d’accès aux financements bancaires, le faible niveau du capital, une faible qualification de main d’œuvre, la compétitivité du secteur privé, le manque de la technologie de pointe appropriée dans le monde des affaires modernes.
Pour Hicham El Moussaoui, professeur d’université au Maroc, le développement économique des pays africains est freiné principalement par les privatisations sans libéralisation, le commerce international et la concurrence par protectionnisme.
Défis y en ont, mais on ne cède pas
Le DG de l’ADB indique que des stratégies pour renverser la tendance ont été envisagées. Parmi tant d’autres, Didace Ngendakumana évoque la révision du code des investissements lequel accordera des avantages aux investisseurs locaux et étrangers, particulièrement les jeunes, mener des séances de réflexion réunissant différents acteurs du développement économique pour proposer des réformes innovantes visant à promouvoir le secteur privé.
L’assistant du ministre du commerce souligne que la volonté du gouvernement, en particulier le haut sommet de l’état, est prometteur. Jean Claude Kanene se base sur le plan national de développement qui, selon lui, renferme des solutions. La ratification de l’accord établissant Zone de Libre-Echange Continental Africaine (ZLECAF) est aussi signalée comme un des pas déjà franchi.
Pour le Centre for Développement and Entreprises Great Lakes promet de multiplier ces occasions d’échange. « Le Sommet Économique reviendra chaque année”.
Gérard HABURANIMANA
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si les burundais continuent avec ce rythme, le pays va changer