Les femmes sont souvent appelées à une autonomisation financière, entreprendre . INANZIZA Francine s’est appropriée les messages et a pris le devant. Elle est accouveuse et avicultrice. Pas une simple avicultrice. A seulement deux ans du début , elle a déjà deux poulaillers modèles: NINZIZA COMPANY au Q.10 de la Zone Ngagara et NYAMUGARI MOUNTAIN CENTER , sur la colline NYAMUGARI, sa colline natale en commune Kabezi . La province est Bujumbura. L’entrepreneure nous partage son business dans une interview nous accordée le 28 septembre 2022 . C’est après de nombreux reportages sur ses différents poulaillers et lieu d’incubation des oeufs.
« J’ai commencé à exécuter mon projet en 2020 , par seulement l’incubation des oeufs en quantité minime . Les poussins à poules pondeuses. Vous comprenez le début est toujours difficile . Petit à petit, mon projet a connu de succès, maintenant les revenus sont significatifs« , raconte Francine INANZIZA.
L’élevage était,dès son enfance, sa passion . Néanmoins, elle a fait des études de la kinésithérapie. Et devenir après, fonctionnaire de l’État comme Kinésithérapeute avant d’y renoncer.
« C’est vrai, l’élevage était mon rêve mais malheureusement j’ai fait la Kinésithérapie, un domaine qui n’a rien à voir avec mon rêve « , a t-elle fait savoir.
Au fil du temps que le projet avançait bien , un manque du temps suffisant pour se concentrer à l’entrepreneuriat causait problème. D’où la décision qui n’est pas si facile, céder l’emploi de l’État.
« Quand je suis au travail, je me sens redevable de mieux servir . Pas à faire le travail à moitié ou jouer des cache-cache, je ne l’aime pas . D’où céder était ma propre option «
Les critiques négatives n’en manquaient, mais elle restait optimiste. Les soutiens de son mari et les messages encourageant les femmes à l’entrepreneuriat du chef de l’État et des organisations suffisaient.
Selon l’entrepreneure INANZIZA , après avoir eu du temps suffisant, le projet a connu de succès.
« J’ai construit le premier poulailler denommé NINZIZA COMPANY, pour abriter les poussins issus de l’incubation , qui n’a pas cessé de croître. «
A seulement 1,8mois , l’entrepreneure a fait une extension de son poulailler sur sa colline natale , NYAMUGARI MOUNTAIN CENTER . Un poulailler de milliers de poulets de chair attirant l’attention des cuisiniers et de poules pondeuses. Les ramasseurs des oeufs sillonnent dans le poulailler. Les palettes garnies à côté .
L’élevage des poules n’est pas chose facile….
Le temps seul ne suffit pas. L’accouveuse avicultrice fait savoir que ce projet nécessite des connaissances poussées . Lors de l’incubation , on doit faire un suivi rigoureux : modérer la température , paramétrage de la machine, l’état des oeufs en éclosion. L’éclosion fini , on doit l’alimentation et aux vaccins des poussins.
Il en est de même pour les poules . On doit savoir quelle alimentation il faut pour une poule pondeuse et celle de chair. L’alimentation doit tenir compte aussi de l’âge et race. Le poulailler doit avoir un vétérinaire pour suivre régulièrement la santé du bétail .
La construction du poulaille exige également certaines conditions. « Il ya des périmètres à respecter, la lumière et la température modérée sont de rigueur , veuillez à ce que ces volailles ne manquent pas de l’eau. On doit aussi nécessairement séparer dans la construction les poules par race et par âge « , poursuit-elle. Les poulaillers modèles de cette avicultrice le sont:
NYAMUGARI MOUNTAIN CENTER, un poulailler qui attire l’attention des passants. Arriver là bas , on entend : « Cot, cot , cot ! » , « Cocolicoooooo! » , « Dedededede… » , des chants et cris . Aussi les bruits d’un groupe électrogène pour l’alimentation en électricité , en cas de coupure du courant fourni par la Regideso . Pas seulement ça , on entend le groupe qui fait monter l’eau dans les tanks , forée à plus de 50 mètres .
Les défis n’en manquent pas….
L’entrepreneure des poules importe de l’étranger (la Tanzanie) certains des constituants des aliments : les petits ndagalas , aliment important . Le problème auquel elle fait face est le coût élevé dû à l’impôt pour cet aliment. « Nous ne pouvons pas utiliser les petits ndagalas de chez nous, c’est interdit et avec raison. Nous le respectons. Mais , il faut revoir à la baisse l’imposition pour que nous ne travaillions à perte. Pourquoi pas l’exonération pour encourager les femmes ? » , évoque Inanziza. Et d’ajouter, les poulets de chair sont à importer de l’ Europe, surtout en Belgique. Elle importe les poussins qui viennent de naître . « Après le dédouanement nous parvient cher » , a-t-elle dit. Selon elle, encourager l’entrepreneuriat féminin , serait de prendre les mesures qui allègent pour elle , les impôts. Aussi , ceux qui multiplient la viande , a-t-elle poursuivi, méritaient un traitement particulier . Elle indique que le prix du poulet de chair au marché, trouve raison en grande partie de ce dédouanement.
A côté de ces contraintes évoquées, s’ajoute la coupure de l’électricité, ce qui exige le recours obligatoire aux groupes électrogènes . Le problème du carburant s’y invite. Elle demande une dérogation spéciale à ces genres d’entrepreneurs pour s’approvisionner facilement cet or noir dans les stations , en cas de pénurie.
Malgré tous ces défis , les deux poulaillers satisfont toutes les demandes que ce soit les œufs pour les incubateurs , les associations en besoin des poussins ou des particuliers , poules pondeuses, poulets de chair pour les hôtels et restaurants .
Quid de la protection de l’environnement ?
L’élevage de la brave femme Inanziza ne ménace pas l’environnement. Elle s’y est préparée. La source d’énergie pour donner à mes poussins et poules la chaleur et température dont ils ont besoin , provient de la combustion des tourbes. « J’ai beaucoup pensé à ça. Si j’utilise le bois de chauffage ou le charbon , mon projet constituerait une ménace pour l’environnement. D’où l’idée de fabriquer les tourbes au poulailler NINZIZA COMPANY à partir des restes de charbon et de terre rouge » , nous fait-elle savoir.
Des emplois générés , les jeunes en sont reconnaissants…..
Dix sept jeunes ont été employés. Les uns dans NINZIZA COMPANY, d’autres dans NYAMUGARI MOUNTAIN CENTER ainsi que ceux qui travaillent dans la préparation et vente de nourritures de ce bétail. Joachim NIYONSABA est l’un ces employés. « Rien que remercier cette entrepreneure au cœur humain. Elle m’a employé, j’étais chômeur . Grâce à cet emploi, j’ai déjà fondé mon foyer » . Il indique que lui avec ses collègues , ont retrouvé l’espoir d’un avenir meilleur. Et de poursuivre, “à côté du salaire , j’ai acquis des connaissances et expériences qui peuvent me servir dans l’avenir.”
L’impact du projet ne se limite pas à l’ employabilité des jeunes , mais contribuer au développement du pays sous différents aspects . “En faisant extension de mon projet à la colline NYAMUGARI , j’ai voulu contribuer au développement de ma colline et commune natale . Être aussi pour les femmes de l’entourage, une source d’inspiration” , révèle Inanziza .
La trentenaire a un message pour les femmes et à tout aviculteur…
L’élevage des poules exige des connaissances. L’entrepreneure conseille tous ceux qui se lancent dans l’élevage de d’abord bien étudier leurs projets bien réfléchir dès la conception à la réalisation , réserver du temps suffisant pour suivre le projet et surtout de se renseigner auprès des aviculteurs expérimentés sinon prévient-elle , on risque de travailler à perte dès le départ.
« Moi en temps que femme rodée en ce domaine, je reste ouverte à toute consultance« , promet-elle.
Aux femmes, elle leur demande de n’avoir pas peur lors qu’il s’agit de s’engager. « Appropriez-vous les messages et témoignages nous encourageants à l’entrepreneuriat« .
Une femme entrepreneure est respectée dans la société , même dans le foyer. « Ça n’ a pas été facile de céder l’emploi de l’État pour me lancer dans l’entrepreneuriat, mais maintenant les revenus de mon projet sont de loin supérieurs à ce que je gagnais par salaire » , témoigne -t-elle.
Francine INANZIZA conseille les femmes de ne pas se soucier des critiques négatives mais de rester optimistes à leurs projets.
Gérard HABURANIMANA
2 Comments
C’est un modèle pour nous tous
C’est une femme très courageuse 💪