« Permettre au Burundi de s’intégrer dans la Zone de libre-échange continentale africaine, ZLECAF en sigle, est une décision efficace pour atteindre la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et développé en 2060, car la population burundaise aura accès à des produits étrangers à prix abordable. Les jeunes auront accès à l’emploi dans les industries implantées par des investisseurs étrangers, car ces derniers auront besoin de traducteurs et d’une main-d’œuvre dynamique et abondante. Le secteur du tourisme connaîtra ainsi un développement considérable. Il s’agit des recommandations issues de la conférence-débat organisée le 19 juillet 2024 par le CDE (Centre de Développement des Entreprises des pays de grands lacs) à l’intention des étudiants de l’université du Burundi, campus Mutanga, dans la faculté des sciences économiques. Les étudiants membres du club d’actualité économique étaient conviés à cet événement.
Selon Aimable MANIRAKIZA,Directeur Général du CDE; Cette conférence-débat avait pour thème : « Les barrières non tarifaires du Burundi, un frein pour l’épanouissement des échanges dans la ZLECAF ». Son objectif était de vulgariser l’impact positif de l’intégration du Burundi dans la ZLECAF et d’encourager les étudiants, futurs cadres du pays, à s’approprier cette intégration si importante pour le développement du Burundi.
Aimable MANIRAKIZA a ajouté que cette intégration dans la ZLECAF permettrait aux investisseurs locaux d’acquérir plus de connaissances en faveur du développement de l’industrialisation du Burundi. De plus, la circulation des Burundais dans les pays africains sera facilitée, alors qu’aujourd’hui, circuler en Afrique est plus cher et plus difficile qu’émigrer en Europe. En Afrique, obtenir un visa requiert en effet des procédures longues et difficiles. Sur le plan commercial, les statistiques montrent que les échanges commerciaux entre les pays africains représentent seulement 15 % des échanges, tandis que les échanges commerciaux entre les pays africains et l’Europe représentent environ 75 %, a-t-il expliqué.
Cependant, pour tirer pleinement parti de ces avantages, certains chercheurs qui ont étudié l’intégration à la ZLECAF suggèrent des actions à mener, surtout dans les domaines agricole et pastoral, accompagnées d’une politique visant à mettre en place un cadre légal régissant cette intégration, en vue de faciliter les investissements locaux et étrangers.
Selon Janvier Cishahayo, chercheur au CDE, le Burundi pourrait tirer profit des avantages de la ZLECAF s’il facilitait le libre-échange commercial en supprimant les barrières non tarifaires aux frontières des pays limitrophes. Les investisseurs burundais pourraient alors exporter librement. Il faut également éviter tout retard dans l’octroi des documents nécessaires pour que les investisseurs puissent y accéder dans les plus brefs délais, a-t-il insisté.
Ce chercheur Cishahayo a souligné que le Burundi possède des produits à présenter dans la ZLECAF, tels que le coton, le thé, le café, les haricots, les poissons, les fruits comme les avocats et les oranges. Cependant, il faut qu’ils soient produits en grande quantité afin que le Burundi profite de ce marché très vaste et ne serve pas uniquement de terrain de profit pour les autres.
Selon Gaston Sindayigaya, un chercheur sur l’introduction des pays dans la ZLECAF, le Burundi n’a pas de problème à être dans la zone de libre-échange continentale africaine car le sol du Burundi est très productif et sa production agricole est très délicieuse. Son sous-sol est très riche en matières premières, il y a une main-d’œuvre active et qualifiée. Tout cela est une véritable potentialité pour le Burundi. Le reste est d’identifier les ressources nécessaires pour exploiter ce vaste marché convenablement afin de rivaliser avec les autres pays.
Signalons également que la zone de libre-échange continentale africaine est entrée en vigueur le 1er janvier 2021. 54 pays sur les 55 pays membres de l’Union africaine ont déjà signé la ZLECAf. Ce vaste marché compte 1,2 milliard de personnes au sein de ses frontières géographiques et sera la plus grande zone de libre-échange commercial au monde.
Ezéchiel NIBARUTA
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Très important