Les pluies torrentielles mêlées de vents ont provoqué des inondations qui ont emporté des champs agricoles en provinces Bujumbura et Bubanza en Avril laissant la population en émoi et en insécurité alimentaire. Leur situation socioéconomique laisse à désirer. Reportage.
Madame Gloriose TUYISHEMEZE de la colline WARUBONDO en zone Gatumba a indiqué que son champ de patates douces a complètement pourri de façon qu’elle ne puisse pas avoir de quoi à nourrir ses enfants « Après la diminution de l’eau, je me suis rendue au champ pour déterrer les patates douces que j’ai cultivé sur une superficie d’un demie hectare. Hélas, j’ai trouvé tout le champ pourri à cause de l’inondation issue de la rivière RUSIZI. » S’indigne –t-elle.
« C’est une réalité, la population de la commune Mutimbuzi, zone Gatumba est dans une situation de pauvreté suite aux inondations qui ont endommagé les cultures de maïs, de manioc, de haricots, de bananiers, de patates douces et bien d’autres. Pour ce, nous appelons les habitants de la zone Gatumba à cultiver les cultures qui donnent le rendement pendant la courte durée notamment les légumes pour avoir de quoi à manger, sans oublier de chercher le travail n’importe où en vue de survivre. “A souligné Daniel MAZARAHISHA, Directeur du Bureau Provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage en province Bujumbura.
« Nous interpelons également la population de la province Bujumbura en général à respecter les conseils de planter les arbres qui vivent ensemble avec les cultures, à tracer les courbes de niveaux et à creuser les fausses antiérosives pour s’adapter au changement climatique » A-t-il martelé.
Le changement climatique a aussi touché les agriculteurs de la province de Bubanza pendant la saison culturale B. Le directeur du Bureau Provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage de Bubanza , Monsieur Emmanuel NDIKUBAGANWA fait savoir que la province de Bubanza a enregistré une perte de 21 hectares des champs de culture de maïs, de haricots et de manioc suite à la forte pluie qui est tombée en avril. C’est dans cette optique que les agriculteurs ont pulvérisé les haricots avec des insecticides pour lutter contre les maladies fongiques qui ont attaqué les haricots causées par cette pluie, a-t-il ajouté.
CE QUI TOUCHE L’AGRICULTURE AU BURUNDI, CAUSE LE RALENTISSEMENT ECONOMIQUE……
Plus de 80% de la population burundaise vivent de l’agriculture. Docteur Athanase NKUNZIMANA Enseignant Chercheur à l’Université du Burundi en Département Sciences Géographiques, de l’Environnement et de la population, SGEP en Sigle, explique que le déficit pluviométrique et la pluie abondante entrainent la diminution de la production, car certaines cultures vivrières n’arrivent pas à donner du rendement capable de satisfaire toute une population. Il faut noter que la saison sèche était longue dans la saison culturale A. Pour faire face à ces évènements excessifs, le gouvernement a diminué l’impôt à l’importation de certaines denrées alimentaires de première nécessité pour éviter la hausse des prix au marché et la malnutrition, poursuit-il. Or, ces impôts devraient être alloués à la construction et à la réhabilitation des infrastructures.
Cet Expert en prévention et gestion des risques hydro-météorologiques appelle la population Burundaise à semer les cultures consommables dans un laps de temps et des essences qui résistent à la forte précipitation en vue de s’adapter au changement climatique.
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE COMME HANDICAPE A LA VIE SOCIALE….
Le changement climatique a handicapé les relations familiales de façon qu’on peut dire que les Burundais sont devenus égoïstes suite à la diminution de la récolte dans les ménages où certains gens ne veulent pas des visites chez eux car ils sont incapable de les accueillir et ne visitent pas à cause du manque de quoi à mettre dans le panier comme l’a souligné Madame Monique NDAYIKENGURUKIYE de la colline Buhororo II de la commune et province bubanza :« Le changement climatique a détérioré la coutume burundaise. Lorsqu’on voyait un visiteur nous rendre visite, on disait « Bienvenus chez nous !». Mais, aujourd’hui le visiteur c’est comme un fardeau dans la famille. Nous nous retrouvons dans l’obligation d’augmenter la quantité de nourriture, car nourrir 1kg de farine de manioc une famille de 7 personnes quand un visiteur s’ajoute c’est difficile. »
Alexis YAMUREMYE de Buhororo II fait un constant amère : « Supprimer la culture du partage de repas dans les fêtes de mariage, dot etc. est la conséquence de la diminution de la production agricole suite à la variabilité climatique. C’est au moment où les burundais ne sont pas en mesure de tout acheter au marché pour faire la fête. »
Signalons que le gouvernement du Burundi a déjà mis en place le projet de plantation des arbres dans tout le pays dans le programme « EWE BURUNDI URAMBAYE »avec la sensibilisation de traçage des courbes de niveaux sur les montagnes à l’endroit de la population pour faire face au changement climatique.
Ezéchiel NIBARUTA