Pas mal d’organisations du secteur privé s’activent pour contribuer à avoir un accès aux soins de santé de qualité dont la population tant besoin . Mais, les initiatives et actions de la Plateforme des Acteurs des Mutuelles de Santé au Burundi (PAMUSAB) la montrent suractivée . 147.176 bénéficiaires issus des ménages du secteur informel et rural répartis en 101 communes du pays en sont témoins. Entre autres, son initiative de mettre en place une Confédération Nationale des Mutuelles de Santé au Burundi , »CONAMUS » . Peut-on faire sans base scientifique ? Sans statistiques sur la perception de la qualité et la satisfaction ? Voilà le pourquoi de l’enquête de cette plateforme faite en 2021 au mois de Novembre sur la perception de la qualité et la satisfaction des bénéficiaires dans les formations sanitaires (FOSA) conventionnées avec les mutuelles communautaires de santé membres dont la restitution publique des résultats a eu lieu vendredi, le 01 décembre 2023 à l’hôtel Royal Palace. Votre soif des résultats ? L’on vous éteint, lire.
Sur 5280 patients enquêtés , fait savoir le consultant Dr Alain Ndayikunda, les résultats de l’enquête ont montré que : 74.05% qui consultent les formations sanitaires ayant un contrat avec les mutuelles communautaires de santé sont globalement satisfaits . Les taux de satisfaction des bénéficiaires des soins dans les FOSA ayant un contrat avec les mutuelles communautaires de santé varient entre 74.9% et 96.6% selon différentes dimensions de la qualité des soins.
Les mutualistes sont plus satisfaits des prestations reçus dans les FOSA sous convention avec les mutuelles communautaires de santé que les non mutualistes . Les mutualistes sont bien accueillis que les non mutualistes ; bien plus , ils sont plus satisfaits sur les examens de labo , le comportement des prestataires et la propreté que leurs concitoyens non mutualistes fréquentant les FOSA ayant des contrats avec les mutuelles communautaires de santé . Les résultats montrent également que la proportion des mutualistes qui déclare avoir des besoins de santé non satisfaits est basse comparée à celle retrouvée chez les non mutualistes. « Les satisfactions des mutualistes était d’un niveau élevé sur le montant de cotisation, le paquet de soins proposé par les mutuelles, la gouvernance des mutuelles et les modalités de cotisation mais que des efforts particuliers devraient fournis dans le choix des FOSA à inclure dans le circuit des soins des mutualistes, dans la fixation du ticket modérateur et du nombre de personnes prises en charge par ménage car les taux de satisfaction sur ces trois volets sont relativement bas », indique Dr Alain Ndayikunda. Les dimensions de la qualité des soins considérées , a-t-il précisé , sont l’accueil , le temps d’attente , examens de laboratoire, médicaments prescrits, orientation, intimité , efficacité des traitements , informations sur la maladie et les médicaments , le comportement des prestataires ainsi que la propreté dans les formations sanitaires.
Taux de satisfaction sur les différentes dimensions de la qualité des soins :
Dimensions de la qualité des soins |
Effectifs des bénéficiaires satisfaits |
% |
Accueil |
4820 |
80.9
|
Temps d’attente |
4989 |
83.8
|
Examens de labo |
4458 |
74.9
|
Médicaments prescrits
|
5341 |
89.7 |
Orientation
|
5344 |
89.7 |
Intimité |
5727 |
96.2
|
Efficacité des traitements
|
5607 |
94.2 |
Informations sur la maladie et les médicaments
|
5398 |
90.7 |
Comportement des prestataires
|
4841 |
81.3 |
Propreté dans les FOSA
|
5542. |
93.1 |
Quid de la crédibilité de l’enquête ?
« L’enquête répond aux normes », tranquillise Bukobero Libère, vice président de la PAMUSAB . Il fait savoir que la dite enquête a eu l’aval des ministères concernés. Bukobero cite le ministère des finances, du budget et de la planification économique pour le visa statistique octroyé via l’ ISTEEBU(l’actuel INSBU) ; le ministère de la solidarité nationale, des affaires sociales , des droits de la personne humaine et du genre ayant parrainé la PAMUSAB pour cette enquête ainsi que le ministère de santé publique et de la lutte contre le SIDA qui donné un accord pour effectuer l’enquête au sein des formations sanitaires conventionnées.
« Pour la collecte des données, le questionnaire standardisé , « Saphora-MCO version 2009″ a été adapté, traduit en kirundi puis utilisé », lui emboîte le pas , le professionnel Dr Alain Ndayikunda . Il explique que ce questionnaire a été saisi sur des smartphones ou tablettes dans l’application TOOLBOX pour la collecte des données. Il signale aussi l’analyse des données collectées à l’aide d’un « logiciel R » . Le « test de Fisher Exact » pour comparer les pourcentages et le « Test Z » pour comparer les moyennes.
Dr Édouard Nkurunziza, président de la PAMUSAB explique que le but poursuivi n’est autre que la contribution pour l’amélioration de la qualité des soins afin d’atteindre la couverture sanitaire universelle. Il indique que grâce à ces résultats , certaines erreurs seront corrigées dans toutes les FOSA , membres ou pas , publiques que privées . Il se réjouit que toutes les couches étaient représentées , y compris les représentants du gouvernement(décideur , le chargé au premier degré la promotion de la bonne santé . Selon lui, les résultats vont influencer les décisions et les stratégies à mener au profit du patient. Dr Nkurunziza Édouard revient sur la prévoyance en santé jugée minime et appelle au changement de mentalités jusqu’à ce que tout le monde comprenne son bien fondé.
Une initiative bien appréciée
L’ enquête a été accueillie à bras ouverts par les participants. Ils dénoncent le problème des données actualisées et le manque d’études , ce qui est un handicap pour ce secteur. Ils saluent l’initiative de la PAMUSAB. « Je commence à remercier PAMUSAB pour avoir pensé à une telle etude. En tout cas c’est un modèle . Pas beaucoup d’études qui ont été déjà menées depuis qu’on a introduit la politique de mutualités communautaire. Ces études sont cruciales dans le chemin vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle. Vous savez que c’est une recommandation de l’OMS qui a été donné à tous les gouvernements que la population doit être couverte à 100% », se réjouit le médecin directeur du district sanitaire de Ruyigi.
L’on signale que cette enquête réalisée sur tout le territoire , en 100 communes a été appuyée financièrement par les partenaires au développement qui sont la DGD et la SOLSC du royaume de Belgique. La restitution des résultats avait vu la participation des représentants du ministère ayant les statistiques dans ses attributions ; des représentants du ministère de la santé (y compris les médecins provinciaux et chefs de districts sanitaires) ; les représentants du ministère de la solidarité (y compris ceux de la commission nationale pour la protection sociale) ; les représentants des partenaires au développement ; les représentants des acteurs promoteurs des mutuelles de santé et autres .
Gérard Haburanimana
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Il vous faut une forte sensibilisation pour le bien du Burundi 2040 et 2060