Naturellement l’<<inégalité>>, est largement considérée comme une injustice, un défi à combattre. Pourtant, il peut être un facteur du développement économique étant donné que la rivalité dans les affaires, dans les écoles, dans l’amélioration des conditions de vie aboutit à un progrès. Le CDE, Centre for Développement and Entreprises Great Lakes a réuni, ce Vendredi 21/12/2022, à son bureau, les professionnels des médias pour suivre la présentation du livre intitulé « Introduction à l’inégalité » pour que, à leur tour, soient les porteurs du message à la population
Photo de Gaston Sindayigaya, présentateur du livre
« Une société libre est susceptible d’être une société économiquement inégale. Mais, elle est susceptible d’être une société prospère et démocratique pouvant se permettre des mesures de protection sociale pour soutenir les pauvres “, indique Gaston Sindayigaya, présentateur du livre. Sindayigaya affirme que les inégalités et les distinctions semblent refléter quelque chose de fondamental dans la société. Il se peut que les inégalités motivent les gens à se former à acquérir des compétences et connaissances à améliorer leur productivité, leur condition de vie, ou que la perspective d’une récompense entrepreneuriale encourage la lutte pour une prospérité. D’emblée, martèle -t-il, l’inégalité est un facteur qui stimule une ambition à un progrès, à une économie.
Les riches ont un rôle social en tant que pionniers des produits. Actuellement, poursuit Gaston Sindayigaya, lors qu’un produit apparaît pour la première fois, seules les riches peuvent se le procurer, se le permettre. Et d’expliquer, en quelques jours grâce aux riches, le produit est disponible et accessible à toute la population. « Le téléphone est bon exemple. Pour la première apparition, le téléphone était aux riches mais en peu de temps, ces riches l’ont rendu disponible sur le marché où même le bas peuple, peut s’en acheter “, donne-t-il un exemple.Ils ont également un rôle dans la promotion des innovations. Un jeune pauvre découvre ou fabrique quelque chose d’innovant mais les moyens pour la multiplication de son produit lui semblent un frein. Dans ce cas, les riches répondent présents.
Dans la politique aussi, les riches interviennent et les pauvres savourent le résultat. Selon lui, ce sont des riches qui financent les campagnes pour lutter contre les gouvernements oppressifs qui menacent les activités économiques par des lois injustes.L’inégalité, souligne-t-il, n’est pas synonyme de pauvreté, les hommes peuvent être égaux mais pauvres ou inégaux mais riches.
De l’origine de l’inégalité, …
Les hommes sont naturellement inégaux économiquement, morphologiquement, par aspects cognitifs, etc. Selon ce présentateur du livre, l’inégalité économique peut résulter de l’héritage. « Quelqu’un peut naître dans une famille aisée où tout est là. Vous comprendrez que celui-ci a un départ privilégié tandis que pour d’autres la richesse proviendra de leurs sueurs« . Mais, fait-il savoir, la richesse héritée ne dure pas longtemps. Pour l’affirmer, il s’appuie sur une étude réalisée en 2015 par Robert Arnot qui montre que la moitié du patrimoine hérité disparaît en une dizaine d’années. L’éducation créé aussi des écarts dans la société. Une famille instruite, qui a scolarisé ses enfants, a plus de chances à atteindre un développement économique. Même à niveau d’instruction égal, l’inégalité répond toujours présente. C’est le travail acharné qui vient créer des différences. Au niveau morphologique, c’est naturel, connu et sans critiques. Les uns sont courts, gros, maigres, etc. Aux revenus égaux, la manière dont on gère doit créer des inégalités économiques. Tout cela, a-t-il conclu, l’inégalité doit avoir sa place dans la société. Mais cette inégalité permet aux gens de se surpasser, de susciter un esprit de compétition et rivaliser dans les affaires, ce qui finit par aboutir à un développement économique.
Les raisons du haut degré de l’inégalité en Afrique, …
Les statistiques sur les inégalités sont plus frappantes. En Europe, 10% des riches semblent détenir plus de 60% de la richesse totale. En Amérique du Nord, Afrique du Sud et du sud-Est, elle est presque de 70%. En Russie et l’Asie Centrale, au moins orient, en Afrique et l’Amérique latine, ça dépasse 70%. En somme, 10% des plus riches du monde possède 56% de la richesse mondiale. En Afrique, le degré est élevé pour des raisons multiples. Pour Gaston Sindayigaya, pas de transparence dans l’exploitation du sous-sol et le profit revient à une petite poignée de personnes. La seconde raison est que l’Afrique est un terrain dans des guerres cycliques freinant l’épanouissement des uns et des autres et des systèmes de gouvernance qui ne sont pas démocratiques, ainsi que la gestion de certains pays jugée catastrophique. Le présentateur revient également sur l’esprit des riches Africains qui n’est pas animé de celui de soutenir les pauvres.
Pour Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE, il justifie cette inégalité économique à grande échelle en Afrique par les monopoles dans le commerce, une réglementation favorable aux riches. A cela, s’ajoute l’absence du respect de la propriété privée, difficultés d’accéder au marché, l’ingérence des partis au pouvoir par imposition des conditions, inflation de la monnaie locale et autres.
Photo de Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE
La présentation du livre, traduit en français par le CDE, a pour objectif de faire croire que l’inégalité existe, qu’il existera et que la population doit savoir en faire face. Se battre, mener une rivalité en entreprenant, est l’un des meilleurs moyens pour chercher à réduire l’écart.
« Nous avons pensé, en premier lieu, de partager ce livre à la population de la zone d’actions de notre centre pour qu’ils comprennent l’inégalité en toute sa forme mais surtout pour les inviter à en profiter pour une lutte positive. Nous ne voulons pas que la terminologie, <<inégalité économique>>, soit toujours connotée de négatif”, fait savoir Aimable Manirakiza. Et pour y réussir, on a d’abord pensé aux journalistes pour qu’ils transmettent le message à leurs auditeurs, lecteurs et téléspectateurs.
Gérard HABURANIMANA
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La rivalité dans la société est positivement inévitable si elle n’est pas confondue à la jalousie