Depuis 2017, l’Université du Burundi a ouvert le troisième cycle « école doctorale ». Une des missions, produire plus de docteurs pour servir le pays sous différents angles. Malgré cette volonté, les défis sont énormes et la finalité semble confuse. Depuis ce Jeudi du 07 Avril au 07 Mai, mois déclaré de l’école doctorale ,1ère édition, pour une introspection
« L’école doctorale de l’Université du Burundi fait face aux défis majeurs, à savoir (a) l’appropriation insuffisante du modèle de fonctionnement de l’école doctorale par certains partenaires et (b) l’augmentation rapide du nombre de doctorants et la diversification des domaines de recherche qui nécessitent la disponibilité d’une masse critique de superviseurs des thèses au niveau national » , indique Prof.Juma Shabani , directeur de l’école doctorale.
Selon Juma Shabani , l’augmentation rapide des doctorants fait appel à d’autres besoins d’ordre financier, matériel sans oublier les besoins en ressources humaines.
« L’école doctorale possède actuellement 250 étudiants répartis sur 4 cohortes. Cette année finira sans doute laissant 30 thèses défendues. Avec la vitesse peut- être dans 2 ou 3 ans, nous serons à plus de 500. Le défis est que nous n’avons pas suffisamment des professeurs ici au Burundi pour nous aider à encadrer ces doctorants”, explique-t-il.
Le courant aussi un défaut pour les doctorants burundais. Niyonkuru indique que les coupures répétitives du courant perturbent les activités. « Il arrive souvent des coupures d’électricité, en plein entretien avec quelqu’un de l’extérieur du pays et dans ce cas, l’entretien s’arrête par un virgule « , explique Niyonkuru. À ce défi, s’ajoute un internet ayant une connexion très faible. « Nos travaux sont basés sur des recherches et rédaction des articles, mais avec une connexion lente, ce qu’on devrait faire dans une heure, peut te coûter 2h « , déplore-t-il.
Comme l’indique ce trentenaire, la volonté de former plus de docteurs est génial mais il faut d’abord penser à trouver solution aux multiples défis déjà soulevés.
Prof.Juma Shabani , directeur de l’école doctorale indique que le gouvernement veut avoir dans 10 ans plus de docteurs que ceux produits depuis l’indépendance. Avec le rythme, cette attente est forte probable d’être répondue.
Quid de l’absorption des docteurs formés ?
Jacques BANYANKINDAGIYE, DG de la maison de la Francophonie au Burundi trouve que former sans penser comment absorber ces têtes pleines, est aussi un défaut. Selon Jacques BANYANKINDAGIYE, il y a risque de courir avec le souhait de l’exécutif et se retrouver à la fin avec un grand nombre de Docteurs – chômeurs après ces dix ans.
« Former les docteurs sans planifier d’où ils iront et quoi ils feront, c’est synonyme de former les policiers et les laisser à la maison. » Explique-t-il. BANYANKINDAGIYE indique qu’il serait sage de former en fonction des besoins en ressources humaines.
« On ne forme pas seulement pour le Burundi mais pour l’EAC et le reste du monde en général « , tranquillise Juma SHABANI
Il est à signaler que ce mois dédié à l’école doctorale sera consacré à la défense de deux thèses, présentation des réalisations, défis , opportunités et perspectives d’avenir ainsi que d’autres activités scientifiques prévues dans capitale économique qu’à l’intérieur du pays.
Gérard HABURANIMANA