Le droit international humanitaire, appelé aussi droit de la guerre ou droit des conflits armés, est l’ensemble des règles qui tendent à limiter les effets des opérations de guerre, en particulier à l’égard des populations et des installations civiles et des personnes qui ne participent pas ou plus aux combats (prisonniers de guerre, réfugiés), ainsi qu’en limitant les objectifs, les moyens et les armes de guerre. Le Comité International de la Croix-Rouge Genève -Burundi, CICR en sigle, trouve important de promouvoir le droit international humanitaire, abrégé DIH, dans la région des grands lacs. A cet effet, un colloque juridique international a été organisé conjointement par ledit comité en partenariat avec l’Université Espoir d’Afrique sous le thème retenu du colloque était : »La protection des civiles dans la région des grands lacs » du 20 au 23 décembre 2022, à l’intention des enseignants et étudiants juristes ainsi que des journalistes. Les participants venaient des pays des grands lacs avec des conférenciers venus même en dehors de l’Afrique. Dans ce cadre, Pierre – Emmanuel DUCRUET, chef de mission du CICR au Burundi, a animé une conférence de presse, ce mardi du 27décembre 2022, pour donner plus d’éclaircissements sur les objectifs du colloque : promouvoir le droit international humanitaire dans la région des grands lacs.
Le partenariat du CICR avec l’Université Espoir d’Afrique vise la promotion du droit international humanitaire dans la région des grands lacs. « Promouvoir le droit international humanitaire est l’une de nos tâches principales de faire en sorte que ce droit soit connu dans le pays où nous travaillons et même à l’extérieur, promouvoir l’enseignement et la pratique du DIH au Burundi”, fait savoir Pierre – Emmanuel DUCRUET. L’idée, poursuit -t-il, était de faire en sorte que les étudiants juristes, de préférence, creusent dans le DIH, cherchent à en apprendre davantage, puissent participer à des différents concours qu’on organise dans différents pays du monde. Les doter des connaissances pour participer avec un bagage suffisant. « Certains, bientôt, seront journalistes, officiers de l’armée ou de police. Avec la participation dans de tels événements, ils pourront s’y retrouver facilement« , explique le chef mission du CICR.
La participation des enseignants, selon DUCRUET, est pour qu’ils puissent bien promouvoir le DIH dans les matières de droit qu’ils enseignent. À eux aussi, de pouvoir le mettre en pratique s’ils deviennent des autorités administratives, policières, militaires et judiciaires. Ce cadre de cette l’organisation humanitaire trouve que les journalistes doivent avoir une protection spécifique dans la zone de conflits armés, dans une situation de violences. « Ils sont parmi les grandes personnalités à protéger quand ils couvrent une situation de guerre« , souligne-t-il. Ils sont aussi des éléments incontournables dans la promotion du DIH.
Le souhait d’intégrer le DIH dans les programmes de formations universitaires et secondaires, …
Pierre – Emmanuel DUCRUET émet le souhait d’intégrer dans l’enseignement supérieur et secondaire des formations sur le droit international humanitaire. Il explique que cette stratégie permettrait un bon apprentissage, une bonne assise et promotion dudit droit. Non seulement. Mais aussi, explique-t-il, intégrer le DIH dans les programmes de formations universitaires et secondaires est un moyen efficace pour faire face à l’évolution des situations où il s’applique. « Premièrement, le droit international humanitaire est une des matières du droit importantes. La deuxième raison est que c’est une matière qui, non seulement importante en théories pour les juristes, mais une matière qui vit. Une matière qu’on voit tous les jours se développer, malheureusement bien-sûr, à cause des conflits armés ou dans des situations de violences. Tantôt, le droit est appliqué ou pas appliqué, respecté ou pas respecté« , motive-t-il. Pour lui, le droit international humanitaire est appelé à évoluer parce que la situation a aussi évolué, les moyens de faire la guerre ont changé, la façon de faire la guerre a changé. Et le DIH doit s’y adapter. Par exemple, poursuit ce chef de mission, il y a un siècle, les gens qui mouraient à la guerre étaient les soldats à 80% et 20% les civiles. Maintenant, le pire a changé de camp, l’inverse. DUCRUET rappelle qu’au moment du lancement du DIH, on pensait plus aux soldats sur le champ de bataille dans les endroits où il n’y a pas des civiles, mais déplore -t-il, aujourd’hui les guerres se tiennent en villes et ces derniers en sont souvent victimes à grande échelle. Tout cela, a-t-il conclu, montre à quel degré le DIH doit évoluer. Et la région des grands lacs compte certains pays instables, avec des conflits. Le risque est grand. » Et je pense que c’est important que les étudiants burundais apprennent, s’approprient ce droit, même si le pays est en paix« . Toutefois, ce cadre du CICR demande de ne pas confondre le droit international humanitaire avec les droits de l’homme.
De la satisfaction du colloque, …
Au côté du CICR, c’est de la satisfaction. “Satisfait. Très satisfait. Rencontrer les militaires, les policiers, les étudiants, les enseignants et les journalistes, c’était très important et on est satisfait du travail abattu. J’étais présent lors de l’ouverture et de clôture, c’était très intéressant. J’ai pu échanger avec certains des participants et du comité d’organisation qui ont suivi tous les échanges, ils ont tous salué l’activité. On a constaté que les étudiants avaient beaucoup d’intérêt à savoir plus sur le DIH. Ça nous a laissé la soif d’élargir de tels événements« , réagit Pierre – Emmanuel DUCRUET.
Kirsten Nicolas Nzungu, un doctorant, participant au colloque juridique international , indique que cet événement lui donne un coup de pouce dans activités académiques. « Moi en tant qu’encadreur d’étudiants chercheurs, suis satisfait par rapport aux interventions. Il y a eu beaucoup d’échanges-débats, jusqu’à même dépasser le temps qui était prévu. Il serait louable de voir de telles occasions se multipliées« , a-t-il apprécié Nzungu
Gérard HABURANIMANA